Ce lundi 7 juin, les procureurs de la République ont réclamé des moyens supplémentaires pour lutter contre les violences conjugales.
« La lutte contre les violences conjugales est une des priorités majeures des procureurs de la République ». Dans un communiqué de presse, les procureurs français réclament plus de moyens pour lutter contre les violences faites aux femmes : « Il faut impérativement doter les parquets de moyens supplémentaires dédiés à cette grande cause nationale », soulignent-ils, en rappelant que « les parquets traitent sept jours sur sept et vingt-quatre heures sur vingt-quatre des milliers d’affaires urgentes, dont beaucoup ont des conséquences importantes sur la vie des citoyens concernés ».
« Il faut plus de moyens pour pouvoir, par exemple, vérifier qu’une mesure d’interdiction d’entrer en contact est respectée et pouvoir s’adapter rapidement, par exemple pour prescrire un bracelet si elle ne l’est pas. Il faut avoir moyen d’être réactif… » a fait savoir Eric Mathais, procureur de la République de Dijon (Côte-d’Or) et président de la Conférence nationale des procureurs de la République (CNPR), à l’initiative de ce mouvement.
La procureure de Versailles (Yvelines), Maryvonne Caillibotte, constate pour sa part « une augmentation très substantielle » depuis 2019 « du volume des procédures en matière de violences conjugales ». Il n’y a pas forcément plus de violences, mais elles remontent « mieux, notamment grâce aux mouvements #metoo et #balancetonporc [qui] ont libéré la parole », estime la procureur, mais « la procédure pénale obéit à des règles, on a besoin de preuves, donc d’enquêteurs », insiste la magistrate. « Le Téléphone grave danger, ce n’est pas seulement un boîtier, le bracelet antirapprochement, pas seulement un bracelet : il y a un accompagnement et qui dit accompagnement dit des gens. »
« Si l’écho donné aux récents féminicides semble axé sur le fait que l’institution judiciaire en porterait la responsabilité, les professionnels confrontés à ces drames savent bien que, dans toute situation de violence ou d’abus intrafamiliaux, le défaut de vigilance sur des signes avant-coureurs est toujours collectif et doit interroger la société dans son ensemble », écrit ainsi le procureur de la République de Draguignan (Var), Patrice Camberou.