Belén Garijo a été nommée à la tête du laboratoire Merck. Cette Espagnole devient la première femme à diriger seule une entreprise du Dax 30, les trente plus importantes entreprises d’outre-Rhin.
Depuis plusieurs années, le débat sur la place des femmes dans l’entreprise fait rage en Allemagne. Mais depuis plusieurs jours, une avancée décisive a eu lieu : en effet, le laboratoire Merck est devenu ce week-end la première grande entreprise du Dax 30, l’indice vedette de la Bourse de Francfort, à nommer à sa tête une femme, l’Espagnole Belén Garijo.
« Pour moi, il est plus important de ne pas être la dernière femme à la tête d’une entreprise du Dax que d’être la seule », a confié cette médecin de formation, âgée de 60 ans, dans un entretien au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung. Cette mère de deux enfants va prendre les rênes d’un groupe particulièrement puissant depuis le début de la crise sanitaire : en un an, le laboratoire a dégagé près de 2 milliards d’euros de bénéfice, notamment en fournissant certains fabricants de vaccin comme Pfizer.
Belén Garijo dit devoir sa nomination uniquement au fait d’avoir travaillé « dur » tout au long de sa carrière et d’avoir saisi les opportunités « quand elles se présentaient ». Elle a d’ailleurs réaffirmé la presse son hostilité personnelle à toute idée de quotas, se disant « contre toute forme de discrimination, y compris la discrimination positive ». Belén Garijo va succéder à Stefan Oschmann, 63 ans, qui a dirigé le laboratoire pendant cinq ans.
Selon un projet de loi sur lequel le parlement allemand doit encore se prononcer, au moins une femme devra obligatoirement siéger dans les directoires des grandes entreprises comptant plus de trois membres. Soixante-treize entreprises seraient concernées par le changement de règle, dont trente-deux ne comptent actuellement aucune femme dans leur instance de direction, selon le ministère allemand de la Famille.