Vendredi dernier, elles avaient été purement et simplement retirées des gares et des rues de la capitale. Les affiches de l’association pro-vie Alliance Vita viennent d’être réaffichées un peu partout dans Paris, suite à une décision de justice.
La polémique du week-end
C’est une des nombreuses polémiques qui anime la capitale depuis quelques jours. En plein débat sur la PMA, les spots publicitaires d’Alliance Vita ne font pas l’unanimité. La maire de Paris en personne, Anne Hidalgo, a même vivement critiqué la décision prise par la justice de permettre aux affiches d’être à nouveau installées dans les rues et les gares. Saisi en référé par l’association en question, le tribunal a en effet « demandé à la régie Mediatransports de replacer les deux affiches (de soutien à la paternité et à la maternité) qu’elle avait retirées jeudi 2 janvier sans préavis, et sans même alerter l’association ».
Très grand étonnement face à cette décision de référé ordonnant la poursuite de la campagne anti-PMA et anti-IVG. J’encourage #Mediatransports à user de toutes les voies de droit possibles pour qu’il soit mis définitivement fin à cette campagne.
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) January 4, 2020
Une campagne publicitaire qui ne fait pas l’unanimité
Connue pour son positionnement pro-vie et contre la procréation médicalement assistée, l’association Alliance Vita a investi « quelques dizaines de milliers d’euros » dans une campagne qui a débuté le 31 décembre dernier. Plusieurs visuels sont au cœur de ces affiches : un homme, une femme et un enfant handicapé avec un slogan, « la société progressera », y ajoutant, « à condition de respecter la paternité » ou « la maternité » ou encore « la différence ».
Pour la maire de Paris, ces affiches n’ont clairement pas leur place dans Paris, comme le montre sa réaction sur Twitter pas plus tard que samedi : « Très grand étonnement face à cette décision de référé ordonnant la poursuite de la campagne anti-PMA et anti-IVG. J’encourage #Mediatransports à user de toutes les voies de droit possibles pour qu’il soit mis définitivement fin à cette campagne ».
La justice donne raison à Alliance Vita
La décision de justice donne pourtant raison à l’association. Ainsi, selon les dires de la juge des référés, les affiches retirées « mettent en avant l’importance des liens de l’enfant avec ses père et mère ». Elle ajoute que « même si leur message s’inscriv[ait] dans une volonté d’alerter le public sur les dangers de la procréation médicalement assistée, il est rappelé que l’affichage présente un caractère libre et que les affiches litigieuses ne présentent aucun caractère illicite ».
Le délégué général d’Alliance Vita, Tugdual Derville justifie également le positionnement de l’association : « Nous nous inquiétons de l’effacement du père. Les enfants ne doivent pas être privés de père. Nous nous inquiétons aussi de la pression constante pour la congélation des ovocytes des femmes afin de compenser les effets de l’âge. Pourtant, on sait que cette technique ne fonctionne que dans 25 % des cas ». Si pour cette manche, la justice a pris le parti d’Alliance Vita, cette polémique ne devrait pas en rester là tant les deux camps semblent définitivement ancrés dans leur position.