Ce mercredi 28 août 2019, un rassemblement a été organisé sur le parvis de la Mairie de Paris pour rendre hommage aux nombreuses victimes de féminicides depuis le 1er janvier de cette année. La plus jeune avait 18 ans, la plus âgée, 90 ans. Ce rassemblement a eu lieu quelques jours avant le Grenelle des violences conjugales.
A l’instant où sont écrites ces lignes (le 28 août 2019), le compte Instagram du collectif féministe « Nous toutes », affiche 99 victimes de féminicides cette année en France. La question tragique qui se pose n’est plus, depuis longtemps, de savoir si le compteur atteindra la barre des 100 pour 2019, mais plutôt QUAND ?
Lors du rassemblement en hommage à ces victimes, sur le parvis de la Mairie de Paris, 97 victimes étaient recensées depuis le début de l’année. Aussi, 97 noms ont été criés par les actrices Eva Darlan, Aure Atika et Catherine Marchal. A peine 48 heures plus tard, 2 nouvelles victimes sont ajoutées au compteur.
Le Grenelle
Ce rassemblement a donc eu lieu quelques jours avant l’ouverture du Grenelle des violences conjugales, qui aura lieu du 3 septembre au 25 novembre 2019. Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, a annoncé qu’il devait permettre de « construire des mesures encore plus efficaces, au plus près du terrain ».
« La violence à l’égard des femmes n’est pas un fait domestique, c’est un fait politique » a déclaré Anne Hidalgo, maire de Paris, présente au rassemblement. Pour l’instant, elle et son équipe n’ont pas été mandatées pour participer aux échanges du Grenelle, mais la maire assure vouloir y prendre part « avec exigence et détermination ». Selon elle, le gouvernement ne peut plus « continuer à faire seulement de la communication » à ce sujet.
Cependant le gouvernement n’a pour le moment pas encore présenté de mesures concrètes, et nombreux sont les citoyens et les associations qui demandent chaque jour au Président de la République et à son gouvernement de réels actes et davantage de moyens financiers.
1 milliard d’euros
Parmi les demandes faites par les associations féministes, une aide financière d’1 milliard d’euros.
« Le gouvernement doit revenir sur la réduction des financements des centres d’hébergement d’urgence » clame notamment Hélène Bidard, adjointe à la maire de Paris en charge des questions relatives à l’égalité femmes-hommes.
Elle estime aussi nécessaire de mettre en place des mesures de prévention dès le collège et offrir davantage de moyens aux personnes qui recueillent les plaintes. En 2018, 121 femmes avaient été tuées par leur compagnon ou ex-compagnon.