Hier, c’était Melissa Nelson que l’on rendait responsable de la faiblesse et de l’incapacité de son supérieur à se maîtriser lorsqu’il était frappé par sa beauté, aujourd’hui c’est un curé italien qui accuse les femmes de provoquer les criminels par « leur habillement succinct ». Admettront-ils enfin que la vie n’est pas un épisode de la genèse et que la femme n’est pas toujours Ève ?
Mardi 25 décembre, une église italienne se prépare à recevoir les fidèles pour célébrer Noël. C’était sans compter le tract que le curé avait affiché à la porte de la bâtisse.
Sur son prospectus, hommes et femmes pouvaient y lire les conclusions délirantes de Don Piero Corsi, le curé de San Terenzo : « Les femmes qui provoquent par leur habillement succinct, qui s’éloignent de la vie vertueuse et de la famille, provoquent les instincts et doivent se livrer à un sain examen de conscience, en se demandant : peut-être le cherchons-nous ? »
Les femmes seraient donc responsables des agressions qu’elles subissent ; leurs tenues ne feraient qu’exciter les « instincts » animaux des criminels. Pour sûr, les 118 femmes assassinées en Italie l’avaient cherché, leurs accoutrements étaient beaucoup trop provocateurs selon Piero Corsi.
L’évêque de La Spezia, le monseigneur Ernesto Palletti, loin de partager ses vues et au nom des habitants de la paroisse, a sommé le curé de retirer le tract : « Son contenu est trompeur par rapport aux sentiments de condamnation des violences à l’égard des femmes. » Précisant qu’il s’agissait de «motivations inacceptables qui vont à l’encontre du sentiment commun ressenti par l’Église. »
Que les uns et les autres s’imprègnent de l’idée selon laquelle la liberté s’arrête lorsque celle d’un autre commence. Il est grand temps que la femme soit reconnue en tant qu’être de droit et non uniquement en tant qu’être de devoir et que cesse cette déresponsabilisation constante.