Une enquête pour des soupçons d’agression sexuelle a été ouverte à Paris après une plainte déposée par une ancienne journaliste de BFMTV contre le journaliste Jean-Jacques Bourdin.
Les investigations ont été confiées au commissariat du 16e arrondissement. Sollicité par l’Agence France-Presse (AFP), le parquet de Paris a dit, mardi 18 janvier, avoir ouvert une enquête pour « agression sexuelle » au sujet de cette plainte déposée par l’ancienne journaliste dans ce même commissariat.
Après la révélation dans Le Parisien, samedi, d’une plainte pour agression sexuelle relative à des faits datant de 2013, la direction d’Altice Media, propriétaire de la chaîne, avait soutenu l’animateur de 72 ans, tout en se disant prête à prendre « toutes les mesures qui pourraient s’imposer » en fonction de « l’évolution » de cette affaire.
Selon la plainte, consultée par l’AFP, cette femme, aujourd’hui âgée de 33 ans, qui a travaillé pendant plusieurs années avec M. Bourdin sur la matinale de la chaîne, affirme que celui-ci lui a « saisi le cou », « a rapproché son visage » du sien et a « essayé de (l’)embrasser à plusieurs reprises », sans y « parvenir », dans une piscine d’un hôtel de Calvi (Haute-Corse) en octobre 2013. Elle se serait « débattue » et serait parvenue à sortir de la piscine. M. Bourdin aurait alors dit : « J’obtiens toujours ce que je veux », « une menace de la part de quelqu’un qui avait un ascendant hiérarchique », d’après elle.
Puis il lui aurait envoyé « durant plusieurs mois » des courriels et des SMS insistants, ajoute la journaliste, qui dit avoir « été sans cesse dans la peur » jusqu’à son départ du groupe, en 2017. Selon la plainte, la journaliste a « trouvé le courage d’en parler (…) avec la libération de la parole de la femme et l’affaire Nicolas Hulot », visé depuis la fin novembre par une enquête préliminaire pour « viol et agressions sexuelles ». « On se réjouit » de l’ouverture de cette enquête, a réagi l’avocate de la plaignante, Me Laure Heinich.
Ces faits, vieux de plus de huit ans, sont possiblement prescrits, la prescription en la matière étant de six ans.
L’animateur a démenti de son côté les accusations. Il a notamment répondu au quotidien Le Parisien :
« Je connais cette personne et j’ai travaillé avec elle. Je reconnais m’être baigné avec elle dans la piscine de cet hôtel. Mais je n’ai jamais tenté de l’embrasser de force, ni elle ni jamais personne d’autre. »