William Tewiah, le directeur général de Zen Petroleum, l’un des leaders du transport d’hydrocarbures au Ghana, en avait marre de systématiquement voir « s’évaporer » des quantités de carburant.
Pour lutter contre un mal endémique, il faut faire table rase et repartir avec du neuf. De là, l’idée de recruter des femmes. Il a lui-même poussé Payin Marfo, alors conseillère en gestion, à prendre la tête d’une compagnie de transport entièrement féminine, qui devient la Ladybird. Le capital appartient à un groupe d’actionnaires et l’année suivante, elle a commencé à approvisionner en pétrole les mines pour le compte de Zen Petroleum.
Le recrutement ne s’est pas fait n’importe comment. Beaucoup d’employées de cette société de transports, âgées de 28 à 45 ans, étaient déjà conductrices de cars ou de bus et avaient le permis poids lourd avant de conduire des camions-citernes. Il a fallu s’endurcir un peu pour faire face. Pour cela, elles ont suivi un entraînement militaire, notamment avec des cours de self-défense, en plus de leur formation professionnelle.
« De plus en plus de femmes, s’intéressent au métier de chauffeur« , avance Mme Marfo. Chaque semaine, de nouvelles candidates se présentent à son bureau.
Il faut dire, que pour de nombreuses femmes, ce type de travail représente plus qu’un simple salaire. C’est aussi une affirmation de soi, dans un milieu particulièrement masculin et macho.
Les salariées de Ladybird semblent tout de même gagner leurs galons et le respect d’une majorité de leurs collègues. Ils louent avant tout leur patience, l’une des plus grandes qualités nécessaires lorsque l’on emprunte les routes d’Afrique de l’Ouest.
Crédit photo : Nigel Tadyanehondo