Un tribunal birman a condamné Aung San Suu Kyi à sept ans de prison pour corruption. Une peine lourde pour une femme de 77ans, figure de proue démocratique de l’opposition depuis des décennies face à la junte au pouvoir au Myanmar.
Nouvelle peine de prison sortie du chapeau des militaires au pouvoir pour briser Aung San Suu Kyi. Un nouveau jugement rendu a reconnu la femme politique coupable de « corruption en relation avec l’achat, la réparation et la location d’un hélicoptère destiné à être utilisé lors de catastrophes naturelles et d’affaires d’État ».
Elle risque maintenant un total de 33 ans de prison, dont trois ans de travaux forcés, a précisé la ce qui signifie qu’elle pourrait passer le reste de sa vie derrière les barreaux.
Aung San Suu Kyi est victime d’un véritable acharnement judiciaire de la part des militaires au pouvoirs dans on pays. Elle a déjà été condamnée pour de multiples délits, notamment pour fraude électorale et pour avoir reçu des pots-de-vin.
Elle a nié toutes les accusations portées contre elle, accusant des motifs politiques. Elle est détenue à l’isolement dans une prison de la capitale, Naypyidaw, et ses procès se sont déroulés à huis clos. Les médias d’État n’ont donné que peu d’informations et ses avocats ont été bâillonnés.
Le Myanmar est déchiré par la violence et la paralysie économique depuis que l’armée est intervenue pour empêcher Suu Kyi de former un nouveau gouvernement, trois mois après la réélection de son parti lors d’une élection écrasante contre l’opposition soutenue par les militaires.
Parallèlement, les groupes de défense des droits ont exprimé à plusieurs reprises leur inquiétude quant aux sanctions infligées aux militants pro-démocratie dans le pays depuis que l’armée a pris le pouvoir.