L’ancienne dirigeante birmane avait déjà été condamnée en décembre 2021 à quatre ans de détention.
Ce lundi 10 janvier, Aung San Suu Kyi a été condamnée à quatre ans de prison dans un des volets de son procès, au terme duquel elle risque des décennies de détention.
Elle avait déjà été condamnée en décembre 2021 à quatre ans de détention pour avoir enfreint les restrictions mises en place pour lutter contre l’épidémie de Covid-19, une sentence ramenée à deux ans par les généraux au pouvoir. La lauréate du prix Nobel de la paix, âgée de 76 ans, purge cette première peine dans le lieu où elle est tenue au secret depuis son arrestation, il y a près d’un an.
« Le dernier jugement contre Aung San Suu Kyi est un jugement politique », a réagi la présidente du comité Nobel, Berit Reiss-Andersen, dans une déclaration transmise à l’Agence France-Presse (AFP).
Les Etats-Unis ont dénoncé cette nouvelle condamnation : « L’arrestation, l’inculpation et la condamnation injustes d’Aung San Suu Kyi par le régime militaire birman sont un affront à la justice et à l’Etat de droit », a déclaré le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price. Quelques heures plus tôt, à Paris, la porte-parole du ministère des affaires étrangères, Anne-Claire Legendre, avait déclaré : « Cette parodie de justice aggrave une situation politique très préoccupante. »
Aung San Suu Kyi a notamment été reconnue coupable d’importation illégale de talkies-walkies, d’après une source proche du dossier. Selon l’accusation, ce matériel de contrebande aurait été découvert au cours de la perquisition effectuée dans la résidence officielle d’Aung San Suu Kyi lors de son interpellation. Certains membres de ce commando ont reconnu n’avoir été en possession d’aucun mandat pour effectuer ce raid, d’après une source proche du dossier.
Un porte-parole de la junte, le major général Zaw Min Tun, a confirmé à l’Agence France-Presse le verdict de lundi, précisant que Suu Kyi resterait assignée à résidence le temps de son procès.
Cette nouvelle condamnation « risque encore de renforcer la colère de la population birmane », a réagi Manny Maung, chercheuse pour l’ONG Human Rights Watch.