Annoncée par Emmanuel Macron en septembre 2018, cette nouveauté s’inscrit dans le programme de la « stratégie nationale de lutte contre la pauvreté » et rassemble 8,5 milliards d’euros.
« La pauvreté ne doit pas se transmettre en héritage », avait déclaré Emmanuel Macron, président de la République française…
Sept mois après l’annonce du plan pauvreté, Christelle Dubos, secrétaire d’État auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé a annoncé ce dimanche 7 avril lors d’une interview au JDD (Journal du Dimanche), le lancement des petits-déjeuners gratuits pour les élèves des quartiers défavorisés. A partir du 17 avril, huit académies, dont Amiens, Montpellier et Toulouse, vont tester cette nouveauté du programme présidentiel actuel, avant sa généralisation sur la totalité du territoire français, en septembre prochain.
Son cabinet a annoncé qu’en parallèle, d’ici fin avril, la cantine à 1 euro par élève défavorisé et par déjeuner, sera lancée. Des enfants pour qui le déjeuner à la cantine est souvent le seul vrai repas de la journée…
« Un enfant sur dix a le ventre vide quand il arrive en classe… »
« Les communes qui s’engagent recevront une aide de l’État de 2 euros par repas, sachant qu’il coûte en moyenne 4,50 euros. Ça concernera jusqu’à 10 000 communes », précise Christelle Dubos. Les mairies, qui fixent les prix de la restauration dans les écoles primaires, et ses modulations en fonction des revenus de chaque foyer, devront combler le trou de l’addition.
En 2014, l’Unaf (Union nationale des associations familiales), avait pointé du doigt le fait que la plupart des mairies, justement, ne prenaient pas en compte la situation financière des familles pour fixer leurs tarifs.
Sept enfants sur dix déjeunent à la cantine aujourd’hui et ceux qui n’y déjeunent pas sont souvent des enfants issus de familles défavorisées qui ne peuvent tout simplement pas régler cette somme. « Notamment les familles mono-parentales dont la maman ou le papa recherche un emploi et sont en dessous d’un certain seuil de ressources », confie la secrétaire d’État.
« Dans les zones défavorisées, un enfant sur dix arrive en classe le ventre vide. Il n’a donc pas les mêmes chances d’apprentissages qu’un camarade qui a le ventre plein. Mettre en place le petit déjeuner à l’école, c’est une mesure de bon sens qui s’attaque aux racines des inégalités », poursuit Christelle Dubos.
Il y a quelques années, plusieurs communes refusaient l’entrée à la cantine aux enfants de chômeurs. La polémique avait poussé le gouvernement à créer la loi « égalité et citoyenneté » de 2017. Le Code de l’éducation prévoit depuis que l’inscription à la cantines des écoles primaires, lorsque ce service existe, est un droit pour tous les enfants scolarisé !
Ce lancement permettrait par ailleurs de favoriser la socialisation des élèves : « Les enfants pourront rester manger à la cantine, avoir un repas équilibré mais aussi bénéficier des activités et être avec leurs copains et copines ».
Selon L’Insee, en France, un enfant sur cinq est pauvre.
1 euro : le prix de la santé ?
Une « mesure de bon sens », selon la secrétaire d’État, qui pose tout de même certaines questions… Notamment celle de savoir ce qu’il y a aura exactement dans l’assiette de ces enfants pour un si petit budget…