Dans la série, le modernisme, et ses dérives ou « de la mauvaise utilisation du high-tech », aujourd’hui, nous allons en Corée du Sud, qui s’active contre ses voyeurs high-tech. Un smartphone, des caméras qui se miniaturisent, et certains en profitent pour prendre en photo des dessous féminins.
Les Sud-Coréens, sont fan de high-tech, et 90 % de la population possèdent un smartphone. La technique progresse, et les caméras peuvent se cacher dans des boutons de veste, ou sur des stylos. Des applications permettent aussi, de prendre des photos avec son smartphone en toute discrétion
Tout ceci donc, pour le meilleur et donc aussi pour le pire, l’affaire commence à inquiéter les autorités. Ce phénomène est appelé « molka » (caméra cachée). La police a recensé plus de 7 600 cas de délit de voyeurisme high-tech l’année dernière, soit une multiplication par sept en 5 ans.
Ainsi, on trouve pêle-mêle, deux nageurs olympiques, qui ont été accusés d’avoir caché une mini-caméra dans le vestiaire de leurs coéquipières, un pasteur qui filme avec son smartphone sous les jupes des filles dans un supermarché, un chauffeur de taxi ayant installé un système dans son taxi pour photographier les dessous féminins, et une vidéo prise dans les douches d’un célèbre parc aquatique a aussi fait le tour du net avec un grand succès.
La mairie de Séoul, a donc décidé d’employer les grands moyens. 50 inspectrices traquent désormais, à l’aide de détecteurs sophistiqués les caméras. Ce sont déjà 2 300 toilettes publiques, et 120 vestiaires de gymnases, qui ont été examinés dans les moindres recoins.
Cette initiative n’est pas isolée, car de son côté, la police s’occupe des pervers dans la ville et dans le métro. Une brigade de 80 policiers a été mise en place pour partir à la chasse aux pervers « molka ». Le tout, sur une campagne de sensibilisation avec, dans les stations, des affiches qui mettent en garde contre les voyeurs, qui photographient sous les jupes dans les escaliers.
Cependant, en amont, il faut souligner un très fort patriarcat, qui continue de marquer la société sud-coréenne, sous l’apparence de la modernité. On se souvient du scandale provoqué par un manuel d’éducation sexuelle mis au point par le gouvernement à l’usage des écoliers du primaire au lycée. Il semblait justifier le viol dans certaines circonstances, et enseignait, que le désir sexuel masculin est naturellement irrépressible.
La modernité, et la technique ne sont que des moyens, pas des causes.
Crédit photo : Alain Poder