Maria Butina, jeune espionne infiltrée aux Etats-Unis pour le compte de la Russie

Maria Butina, jeune citoyenne russe, vient de se faire arrêter pour avoir infiltré des organisations américaines, notamment la NRA, au profit de Moscou. Un parfum de roman d’espionnage, façon « l’Espion qui venait du froid »… en 2018.

Maria Butina, agent du gouvernement russe

La jeune femme russe a été inculpée mardi soir suite aux accusations qui pesaient contre elle : avoir infiltré les milieux conservateurs américains au bénéfice de son pays d’origine et être un agent d’un gouvernement étranger. Après avoir obtenu son diplôme de l’Université américaine de Washington, il semblerait que Maria Butina ait commencé, dès l’année 2013, à infiltrer de puissantes organisations américaines comme la NRA (lobby des armes à feu) et le National Prayer Breakfast, un groupe religieux. Des associations influentes auprès du parti Républicain, au sein desquels elle fait fureur : selfies avec certains responsables, participation systématiques aux grands congrès aux quatre coins des USA… La jeune et jolie sibérienne devient rapidement une personnalité importante dans les réseaux de la droite dure américaine.

Maria Butina

Établir une ligne de communication secrète

Mais derrière l’étudiante russe amatrice d’armes, les autorités américaines soupçonnent un agent chargé d’infiltrer le milieu conservateur américain, pour le compte du Kremlin. Son objectif, d’après les enquêteurs et les spécialistes de l’affaire : établir une ligne de communication secrète entre ces lobbys et les réseaux du Kremlin dans le but favoriser les intérêts russes aux États-Unis. Cela passait, entre autres, par l’élection d’un candidat républicain à la tête de la 1ère puissance mondiale. Si les faits s’avèrent vrais, la jeune femme risque une peine maximale de dix ans de prison. Seule, l’accusation de complot lui infligerait une peine de 5 ans de prison.

Alexander Torshin, commanditaire soupçonné 

Comme dans tout bon roman d’espionnage, il faut un commanditaire. Celui-ci répondrait au nom d’Alexander Torshin, gouverneur adjoint de la banque centrale russe, ancien sénateur et déjà « suspecté de liens avec la mafia russe ». Les relations sont étroites entre les deux personnages : plusieurs posts Facebook montrent nos deux héros de roman ensemble, notamment lors d’évènements organisés par la NRA. En 2016, dans des SMS révélés par le New York Times, Torshin aurait recommandé à sa jeune protégée d’agir d’agir avec « sang-froid » et de ne pas « se brûler les ailes ». « Pour l’instant, il faut être discret et prudent », lui aurait-t-elle répondu. Une relation qui reposait aussi sur une passion commune des armes à feu, les deux ayant mis sur pied une association de défense du port d’arme en Russie. À noter que Torshin est également visé par une enquête du FBI pour avoir transféré des fonds à la NRA afin de soutenir la campagne de Trump. 

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Cette affaire éclate quelques jours après le sommet d’Helsinki, durant lequel Donald Trump a affiché son amitié avec les autorités russes. Une conférence durant laquelle il a aussi égratigné ses propres services secrets, semblant accorder plus de crédits aux déclarations de Moscou qu’aux rapports de la CIA. Des déclarations qui ont fait scandale outre-Atlantique dans la presse et la classe politique américaines. Dans ce contexte houleux, cette affaire « Maria Butina » risque de laisser des traces.

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