Un professeur de l’université Hassan-Ier de Settat a été reconnu coupable d’« attentat à la pudeur », de « violence » et de « harcèlement sexuel » à l’encontre d’étudiantes. Un #Metoo marocain ?
C’est une affaire qui fait grand bruit dans le royaume chérifien : un scandale surnommé « sexe contre bonnes notes » qui éclabousse l’institution universitaire. Un professeur d’université marocain, poursuivi pour « attentat à la pudeur avec violence » dans une affaire de chantage sexuel visant des étudiantes en échange de bonnes notes, vient d’être condamné à deux ans de prison ferme.
Quatre autres professeurs d’université, dont deux sont en liberté provisoire, doivent comparaître dans le cadre du même scandale. Ils font face à de lourdes charges : « incitation à la débauche », « discrimination fondée sur le genre », « violence contre des femmes »… En raison du scandale, le doyen de la faculté de droit et d’économie de Settat a démissionné fin novembre.
L’affaire « sexe contre bonnes notes » a été relayée en septembre 2021 par des médias marocains après la diffusion sur les réseaux sociaux de messages à caractère sexuel échangés entre un des professeurs poursuivis et ses étudiantes. D’autres scandales similaires ont éclaté récemment. Ces dernières années, plusieurs cas de harcèlement sexuel subi par des étudiantes de la part de leurs professeurs au sein des universités marocaines ont été médiatisés, mais souvent sans que des plaintes soient déposées. Et quand elles l’ont été, la plupart sont restées sans suite.
En 2018, après des années de vifs débats, une loi était entrée en vigueur pour lutter contre les violences sexuelles. Pour la première fois, elle rendait passible de peines de prison des actes « considérés comme des formes de harcèlement, d’agression, d’exploitation sexuelle ou de mauvais traitement ».