A partir du 1er juin, une ligne Ouigo reliant Paris et le centre de Lyon ouvrira : elle proposera trois trajets par jour, avec un tarif d’entrée à 16 euros. La SNCF anticipe ainsi l’ouverture à la concurrence des lignes TGV, prévue pour fin 2020. D’autres compagnies low-cost pourraient en effet se positionner sur cette liaison stratégique.
Paris-Lyon : pour la SNCF, ces deux villes résonnent comme un synonyme de « poule aux œufs ». La liaison TGV entre la capitale de la France et celle des Gaules est en effet la plus rentable de la compagnie. Celle au plus fort taux de remplissage, celle qui rapporte le plus à la SNCF.
« Ouigo arrive dans le centre-ville de Lyon avec trois allers-retours par jour » vers Paris
Dès lors, il peut semble paradoxal que la SNCF ouvre une ligne Ouigo entre Paris et le centre de Lyon – pour l’heure, des trains de la filiale low-cost de la compagnie circulent bien entre Paris et Lyon mais ils desservent l’aéroport Saint-Exupery, et pas les deux gares du centre de Lyon, Perrache et la Part-Dieu.
Pour autant, à partir du 1er juin 2020 (ouverture des réservations programmée pour le 10 mars 2020), « Ouigo arrive dans le centre-ville de Lyon avec trois allers-retours par jour de Paris gare de Lyon à Lyon-Part-Dieu et Lyon-Perrache. C’est une vraie nouveauté. Il existait déjà une liaison quotidienne Paris vers Lyon-Perrache, mais c’était ce qu’on appelle dans notre jargon un train technique. Normalement, ce train de fin de journée s’arrête à l’aéroport de Saint-Exupéry. Mais plutôt que de le faire circuler à vide pour rejoindre son centre de maintenance lyonnais, on laissait les voyageurs », expose Stéphane Rapebach, directeur général de Ouigo, à nos collègues du Parisien.
Prix d’appel à 16 euros
Ces TGV Ouigo circuleront en plus des TGV Inoui classiques, permettant d’offrir 7 000 places supplémentaires par jour entre Paris et Lyon, à des prix réduits. L’offre tarifaire va commencer à 16 euros, les billets les plus chers seront à 115 euros. « Il faut savoir que plus de la moitié des clients Ouigo payent moins de 25 euros en moyenne » détaille Stéphane Rapebach.
Cette nouvelle offre s’explique par l’ouverture des lignes TGV à la concurrence, à partir de fin décembre 2020 : « Les Italiens de Trenitalia ont, par exemple, clairement annoncé qu’ils souhaitaient se positionner en France, notamment sur une partie de Paris-Lyon. Aujourd’hui, Inoui et Ouigo sont complémentaires. Demain, on va utiliser Inoui-Ouigo pour riposter face à la concurrence », précise le directeur général de Ouigo.
La filiale de la SNCF a atteint son rythme de croisière, notamment d’un point de vue financier : « Fin 2019, sans la grève nous aurions été rentables pour la première fois. Il faut savoir que ce conflit social a coûté 20 millions d’euros à l’activité Ouigo sur un chiffre d’affaires de 500 millions d’euros. Mais nous serons rentables fin 2020 », expose Stéphane Rapebach.