Alors que le 14 juillet 2019, la France fêtait le 230ème anniversaire de la Révolution, la Conciergerie, consacre une exposition à la dernière Reine de France, Marie-Antoinette. Ouverte le 16 octobre dernier (date anniversaire de l’exécution de cette figure de l’Histoire), elle est visible jusqu’au 26 janvier 2020.
Marie-Antoinette à la Conciergerie, c’est une très vieille histoire. C’est en effet dans une petite cellule de ce lieu historique que l’épouse de Louis XVI a passé les deux derniers mois de sa vie.
Une Histoire toujours aussi fascinante
Après avoir été contrainte de quitter le Château de Versailles à l’automne 1789, la famille royale, destituée par le Parlement Révolutionnaire, se retrouve enfermée à la prison du Temple. Après la Fuite à Varennes, le 21 juin 1791, qui est un échec total, le couple royal, leurs deux enfants et la sœur du roi sont ramenés à Paris. Débute ensuite le procès de Louis XVI, qui sera guillotiné en janvier 1793. Marie-Antoinette se retrouve alors seule avec sa belle-sœur et ses enfants, jusqu’à ce que son fils, Louis XVII, à peine âgé de 7 ans, lui soit retiré de force.
C’est en août de la même année, qu’elle est transférée à la prison de la Conciergerie. Dans une petite geôle, ne contenant qu’un lit, une table et un fauteuil (toujours exposé sur place dans une vitrine parmi d’autres objets appartenant à la reine), elle vit ses dernières semaines.
C’est à cette période que s’ouvre le fameux procès de Marie-Antoinette. Accusée à tort de complot avec l’ennemi, d’escroquerie lors de l’Affaire du collier, mais aussi d’inceste sur son plus jeune fils, elle ne cessera de clamer son innocence : « J ‘en appelle à toutes les mères de cette Assemblée ! » avait-elle scandé dans le tribunal. Mais sa défense n’aura pas suffit. Le 15 octobre 1793, elle est condamnée par le tribunal révolutionnaire à la guillotine.
A la veille de ses 38 ans, épuisée par des règles douloureuses, anéantie par la mort de son époux et la séparation de ses enfants, elle finit par se résigner à mourir. Elle profite de sa dernière nuit pour rédiger une lettre adressée à sa belle-sœur, essentiellement centrée sur l’amour qu’elle porte à ses enfants.
Le lendemain matin, soutenue par la citoyenne Rosalie Lamorlière, elle coupe ses cheveux elle-même, revêt une légère robe de gaze blanche et un bonnet, et traverse Paris en carriole jusqu’à l’actuelle place de la Concorde. Ses derniers mots vont à son bourreau. « Pardon Monsieur », lui dit-elle en trébuchant sur son pied, alors qu’elle monte à l’échafaud.
Un lieu chargé d’histoires
A la Conciergerie, sa cellule avait été reconstituée dans les années 1980, puis a été retirée en 2017, car jugée peu conforme à la réalité historique. Aujourd’hui on peut y visiter des petites geôles ou les cuisines de la prison et la Chapelle, et voir quelques reliques ayant appartenu à Marie-Antoinette lors de son passage dans les lieux.
L’exposition qui lui est actuellement consacrée dans l’ancienne prison permet d’en découvrir beaucoup plus sur l’ancienne reine de France. Le parcours détaille la métamorphose de l’image de Marie-Antoinette dans le temps, à travers plus de 200 œuvres, objets d’art (de nombreux portraits), archives (la lettre adressée à sa belle-sœur et nombreux documents d’époque attestant de son procès), et quelques uns de ses effets personnels, dont des souliers, la robe et le bonnet qu’elle portait lors de son exécution.
Mais on peut aussi y voir des représentations plus contemporaines : des costumes portés par Kirsten Dunst, dans le film de Sofia Copolla, aux œuvres littéraires et picturales comme celles de Benjamin Lacombe ou des photographes Pierre et Gilles. Une exposition qui permet de re-découvrir la vie de cette femme mariée à 14 ans et devenue reine à 18…
Marie-Antoinette, Métamorphose d’une image, du 16 octobre 2019 au 26 janvier 2020
Conciergerie, 2 Boulevard du Palais, 75001 Paris
Tarif plein : 9 euros