Une agriculture bio se met doucement en place à l ‘Aquarium de Paris. Des fruits et légumes pousseront naturellement, nourris par l’eau très riche de certains bassins. Cette forme d’agriculture naturelle appelée « aquaponie », permettra donc, de façon tout à fait insolite, de trouver au dessus de l’Aquarium… des aubergines. Pourquoi pas ?
Fini les marchés et les primeurs ! Si vous avez besoin d’un kilo de tomates et de courgettes pour une bonne ratatouille, foncez à l’Aquarium de Paris ! Vous y trouverez depuis peu votre bonheur…
Aqua-quoi ?
Cet été, pour la première fois, le biologiste Victor Coiffier a fait le pari gagnant de l’aquaponie. « Je me suis dis, mettre des fleurs, c’est du déjà-vu, alors pourquoi pas faire un potager avec des espèces de fruits et légumes locaux ? » Voilà donc ce biologiste, fraîchement débarqué dans l’aquarium, tester cette ancienne pratique à la fois durable et innovante !
Le mot « aquaponie » est la contraction des mots « aquaculture », qui désigne l’élevage des poissons, et « hydroponie », une culture des plantes par des eaux enrichies en minéraux. Cette pratique biologique permet de cultiver ses fruits et légumes à partir de l’eau riche des bassins d’aquarium.
Dans le 16ème arrondissement de Paris, les employés d’une des attractions les plus visitées de la capitale ont pu ainsi goûter aux premiers légumes qui ont poussé sous terre, sans lumière du jour, grâce aux déjections des poissons. « Du fumier naturel, nocif pour les poissons et indispensable pour un potager, est présent dans cette eau. Ce qui revient à dire que l’on peut produire à la fois des poissons et des légumes ».
De plus, ces végétaux qui n’ont pas besoin de lumière peuvent pousser toute l’année, faisant fis des saisons. Les employés de l’Aquarium pourront ainsi récolter leurs propres végétaux comestibles, et manger local, puis replanter les graines de leur propre semis !
Des visites insolites
Durant les visites matinales, il n’est pas rare désormais qu’Alexandre Dalloni, le médiateur pédagogique, pointe du doigt certaines races d’animaux marins…et de légumes. « En général, les visiteurs sont étonnés et intéressés quand on explique qu’on a un potager ! » Un coup double : les visiteurs, venus pour voir des poissons, repartent ainsi avec une plus large connaissance de cette pratique permaculture.
« Notre production restera limitée, car nous n’utilisons que les bacs avec de l’eau douce », explique le médiateur pédagogique. Ne vous attendez pas à aller y récolter vos fruits et légumes aussi facilement que dans un potager partagé ! Pour l’instant c’est une expérience, aux productions limitées…