Selon France Nature Environnement, l’avenir du loup est menacé en France

 

France Nature Environnement (FNE) craint pour l’avenir du loup en France. L’association tire la sonnette d’alarme face aux braconnages et aux empoisonnements.

« Si ça continue comme c’est aujourd’hui, l’avenir du loup est menacé à moyen et à long terme », assure Roger Mathieu, coréférent du « groupe loup » de France Nature Environnement Auvergne Rhône-Alpes. « Les clignotants passent au rouge », à cause, entre autres, de la probable augmentation des actes de braconnage et des empoisonnements des loups, souligne l’association.

Les loups sont menacés dans les Alpes, les Préalpes, les massifs provençaux et la Drôme, d’après FNE qui a suivi 36 meutes l’année dernière. La fédération des associations de protection de la nature affirme que les actes de braconnage contre les loups se « banalisent » et « s’organisent ». Elle s’appuie sur le rapport d’un groupe indépendant, qui suit des meutes via des caméras automatiques. A court terme, les actes illégaux pourraient mettre en danger les loups.

Le braconnage touche une meute sur 10

« Alors que le loup est un grand voyageur, ça fait très longtemps qu’il passe la vallée du Rhône, et là il n’arrive pas à s’installer. Probablement, il est tiré systématiquement par des tirs de défense et probablement par une augmentation significative des destructions illégales », explique Roger Mathieu.

Le rapport du groupe Loup PP Alpes, constitué de spécialistes des Loups, indique ainsi qu’une meute sur 10 observée a été victime de braconnages « quasi certains ». Des loups ont été vus la patte avant ouverte, preuve d’un « piège à la palette », un autre amputé d’une patte arrière. Une louve portait également « un collet sectionné qui lui enserre le cou ».

D’après une estimation scientifique analysant ce qui se passe dans les pays étrangers (Portugal, Etats-Unis…), et le taux de survie moyen, le braconnage pourrait même être responsable de 20% des loups morts sur le territoire.

Des empoisonnements courants

Les empoisonnements de loups sont également courants : « En 2023, un loup a été empoisonné à Crupies, dans la Drôme, on a été obligé de faire venir une brigade d’Espagne », témoigne Roger Mathieu. Le procès des empoisonneurs présumés se tiendra à l’automne. Selon la Fédération des associations de protection de la nature, il faut renforcer les moyens qu’enquête de l’Office française de la biodiversité (OFB) et déployer une brigade (chien + maître-chien) apte à repérer les empoisonnements.

La préservation du loup est également impactée par les tirs légaux. « Depuis 2018, le quota des tirs de loups légaux a été augmenté de 400%. Cette année, en 2024, on pourra abattre 209 loups en France. En 2023, il y a eu une baisse significative de la reproduction des loups. Contrairement à ce que certains disent, non, le nombre de loups n’augmente pas, c’est même plutôt l’inverse », poursuit Roger Mathieu.

Cette année, pour la première fois depuis 1990, période du retour naturel du loup en France, l’existence de l’espèce dans l’Hexagone est menacée. « Si les pouvoirs publics prennent des décisions en réduisant les tirs légaux, en augmentant les moyens de l’OFB, le loup pourra s’en sortir. Si ça continue comme c’est aujourd’hui, l’avenir du loup est menacé à moyen et à long terme », conclut Roger Mathieu.

 

 

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