Souvenez-vous : il y a quelques semaines, nous vous parlions du grand recensement animalier orchestré par le Kenya. Un dispositif ambitieux, censé fournir une connaissance optimale de l’état de la faune locale. Et les premiers chiffres sont encourageants, notamment pour la lutte contre le braconnage.
Près de 60% du territoire kenyan a été passé au peigne fin pour recenser près de trente espèces animales. Ce lundi 30 août, les autorités de Nairobi ont communiqué leurs premiers résultats. Ainsi, on sait désormais que le nombre de lions, zèbres, hirolas (antilopes de chasse) et des trois espèces de girafes serait en augmentation. Un total de 1 739 rhinocéros ont également été recensés, dont deux rhinocéros blancs du Nord, 840 rhinocéros blancs du Sud et 897 rhinocéros noirs en danger critiques d’extinction. La réserve de Masaï Mara, dans le sud du pays, abrite, elle, près de 40 000 gnous.
Le pays compte aussi 36 280 éléphants, soit une augmentation de 21 % par rapport à 2014, année où le braconnage avait connu un pic. « Les efforts pour alourdir les peines contre les crimes liés aux espèces menacées semblent porter leurs fruits », estiment les auteurs du rapport.
D’après l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), la population d’éléphants de savane africaine a plongé d’au moins 60 % au cours des cinquante dernières années, du fait du braconnage et de la conversion de terres pour l’agriculture. Les pachydermes sont considérés comme des espèces « en danger » dans la dernière mise à jour de la « liste rouge » de l’UICN.
Le président kenyan Uhuru Kenyatta a salué la réussite des agences de protection de l’environnement dans leur lutte contre le braconnage, tout en les exhortant à trouver des approches innovantes pour protéger la faune. « [La faune] est notre patrimoine, c’est l’héritage de nos enfants et il est important pour nous de savoir ce dont nous disposons, afin d’être mieux informés dans notre politique et sur les actions à mener », a déclaré le chef de l’État dans un communiqué.
Attention toutefois, certains signaux sont inquiétants : certaines espèces d’antilopes, comme les antilopes des sables et les bongos de montagne, dont on dénombre moins de 100 spécimens pour chacune d’elles, demeurent particulièrement menacées par le braconnage.