Il faut savoir parfois prendre des mesures draconiennes pour sauver le plus important. C’est pour cela, que les Palaos, un archipel, situé dans le Pacifique, a interdit la crème solaire pour protéger ses récifs coralliens. Evidemment, cette mesure a peu de conséquences sur le tourisme mondial, mais il se pourrait que la mesure s’étende. Par exemple, L’Etat américain d’Hawaï, a annoncé une interdiction similaire en mai 2018, qui entrera en vigueur en 2021.
La constatation de base est simple, certaines crèmes solaires, et des lotions peuvent être toxiques pour les récifs coralliens. La recherche scientifique a démontré, que les produits chimiques comme l’oxybenzone, de l’octocrylene et des parabènes entrant dans la composition de la plupart des crèmes solaires étaient toxiques pour le corail, même à dose infime. Or, la minuscule nation du Pacifique ouest, située à peu près à mi-chemin entre l’Australie et le Japon, a peur des conséquences de son succès.
En effet, l’archipel, est considéré comme possédant certains des meilleurs spots de plongée de la planète. De fait, les sites de plongée des Palaos accueillent en moyenne chaque heure quatre bateaux bondés de touristes. A la lumière de ce qui est arrivé à d’autres endroits très touristiques dans le monde, les autorités ne veulent pas attendre que l’irrémédiable arrive pour les récifs.
Un porte-parole du président Tommy Remengesau a déclaré, « cela équivaut chaque jour à des litres de crème solaire qui vont dans la mer dans les spots célèbres pour la plongée et le masque et tuba ».
Il faut dire, que les choses ont rapidement évolué pour les Palaos. L’archipel, est passé en seulement quelques années, de destination réservée aux connaisseurs, à l’endroit où il faut aller. Le nombre de touristes a explosé, et en 2016 l’archipel a accueilli 150 000 touristes, soit une hausse de 70 % par rapport à 2010. Aux grands maux, les grands remèdes, les Palaos ont rapidement pris des mesures. L’archipel, a créé en 2009 le premier sanctuaire pour requins au monde, ce qui eut pour conséquence d’interdire leur pêche dans toute sa zone économique exclusive (ZEE), soit 630 000 kilomètres carré. Depuis décembre 2017, les touristes sont contraints par les autorités de l’archipel de s’engager à respecter l’environnement et de prêter serment.
Espérons, que cela permette de protéger les récifs coralliens déjà menacés globalement par le réchauffement climatique et l’acidification des océans. Souhaitons aussi, que cela serve d’exemple, pour sauvegarder certains sites d’une exploitation touristique trop intense.
Crédit photo : Noël MAMALET