C’était le dernier des « Tanaru » : minuscule communauté indigène de la forêt amazonienne, cet homme, surnommé « l’indien du trou », était le dernier de ce peuple éteint dans les années 1990. L’écologie est aussi humaine, et la diversité des peuples est plus que jamais à sauvegarder.
Il était connu comme le dernier survivant d’un peuple indigène, coupé de toute civilisation. Il était surnommé « Indien Tanaru » ou Indio do buraco (« Indien du trou »), en raison de son habitude de creuser des trous profonds dans les huttes où il habitait.
Cet homme qui vivait en isolement volontaire depuis près de trois décennies en territoire autochtone de Tanaru, une zone d’une superficie de 8 000 hectares dans l’Etat de Rondonia, en Amazonie brésilienne à la frontière avec la Bolivie, a été retrouvé mort, le 23 août, a annoncé la Funai, l’agence gouvernementale brésilienne pour les affaires indigènes.
Selon l’ONG Survival, la terre indigène Tanaru est un îlot de jungle cerné de vastes fermes de bétail, dans l’une des régions les plus dangereuses du Brésil, principalement en raison de l’exploitation minière illégale et de la déforestation.
Les autorités n’ont pas indiqué l’âge de l’homme ni la cause de son décès, mais elles ont affirmé n’avoir décelé « aucun signe de violence ou de lutte ». « Tout indique que le décès est dû à des causes naturelles », a déclaré la Funai dans un communiqué, précisant n’avoir trouvé aucun indice de présence d’autres personnes sur les lieux.
À l’heure où le Brésil est en pleine campagne pour cette élection présidentielle, ce décès rappelle le triste sort réservé aux populations indigènes de l’Amazonie, qui voient leurs territoires grignotés depuis de nombreuses années, sous la pression des puissants lobby agricoles brésiliens.
Depuis son élection, le Président Jair Bolsonaro n’aura eu de cesse de favoriser les producteurs de soja et les éleveurs de bétails, moteurs de la croissance économique et des emplois dans de nombreuses régions, au détriment des terres réservés aux peuples autochtones.