La question du port du voile dans les universités françaises fait de nouveau débat. Le sujet a été relancé par le renvoi d’un professeur de l’université Paris-XIII, le 6 février 2014 après son refus de faire cours devant une étudiante voilée. La question suscite la controverse parmi tous les acteurs de l’éducation nationale et du gouvernement.
Depuis la loi de 2004, rien n’interdit le port de signes religieux manifestant l’appartenance à une communauté dans une université. Tout repose sur le règlement intérieur défini par le président, lequel peut inclure ou non cette interdiction.
Les réactions sont donc très vives face à cette question. La secrétaire d’État au droit des femmes Pascale Boistard a affirmé sa position en disant qu’elle «préférait qu’il n’y ait pas de voiles à l’université».
Ces propos sont soutenus par plusieurs élus UMP qui prônent l’instauration de normes communes à tous. Selon eux, l’enseignement français doit se dérouler sous le signe de la laïcité et non du « communautarisme ».
L’UMP déclare aussi que le renvoi en février d’un professeur vacataire de l’université Paris-XIII pour avoir désapprouvé le port du voile par une étudiante qui assistait à son cours est, pour eux, inacceptable.
Cependant, les propos tenus par La secrétaire d’État on suscité de nombreuses indignations dans le corps enseignant. Plusieurs professeurs d’université ont décidé de lui adresser une lettre dans laquelle ils manifestent leur désapprobation.
Pour les signataires de la lettre, « cette question ne fait qu’instrumentaliser à moindres frais les droits des femmes au profit de politiques racistes » et n’a donc aucun rapport avec la communauté universitaire.
Leur volonté de ces professeurs est claire : se baser sur cette différence de culture pour alimenter des débats constructifs et construire la connaissance de demain.
Malgré un débat plutôt houleux sur cette question, aucun projet de loi n’est à l’étude pour le moment.