Une centaine de personnalités masculines ont signé, il y a un mois, une tribune publiée dans Elle afin de dénoncer « le caractère systémique » des violences sexistes. Un geste symbolique qui vient soutenir le mouvement #MeToo
« Je parle mais je ne vous entends pas ou à peine, où êtes-vous ? », avait interrogé Judith Godrèche durant son discours à la cérémonie des Césars. Une centaine d’hommes de la littérature, du théâtre ou encore du cinéma ont décidé de lui répondre en publiant, sur le site web de Elle, une tribune de soutien au mouvement #MeToo.
« Nous ne pensons pas qu’ « on s’acharne contre les hommes » », affirme la tribune, avant de préciser que « celles et ceux qui clament « on ne peut plus rien dire ni faire aujourd’hui » confondent liberté d’expression et privilèges, et sous-entendent que la maltraitance des victimes leur convenait ». Les cosignataires admettent également « le caractère systémique de ces violences et leurs liens avec d’autres formes de discriminations comme le racisme ».
Le texte précise que la pratique de l’égalité est désirable, dans la mesure où elle n’enlève ni la liberté ni le plaisir. Au contraire, elle accroît ces derniers et embellit les relations. Les cent hommes ont également souhaité rejeter un virilisme excessif : « Devoir par exemple réserver la douceur et le soin au genre féminin est absurde : un homme ça pleure, un homme ça aime, un homme ça peut être bouleversé ».
La tribune a été écrite et publiée sous l’égide du mathématicien Michel Broué, compagnon de l’actrice Anouk Grinberg, qui a dénoncé à plusieurs reprises les agressions sexuelles présumées de Gérard Depardieu.
Parmi les cosignataires, on trouve bon nombre d’acteurs comme Reda Kateb, Swann Arlaud, Eric Elmosnino, Mathieu Amalric, des réalisateurs tels que Cyril Dion ou Jacques Audiard, mais également d’autres personnalités, classées à gauche, comme le sociologue Eric Fassin, l’historien expert de l’Algérie Benjamin Stora ou encore le fondateur de Mediapart Edwy Plenel.