Sur le marché digital de l’amour

Une étude Meetic-Opinion Way a montré que la majorité des Français de 18 à 34 ans ont une approche de leur vie sentimentale similaire à celle de leur vie professionnelle. Les sites de rencontre y sont-ils pour quelque chose? 

Pour commencer, les sites de rencontres font gagner énormément de temps, d’argent et limitent une implication émotionnelle coûteuse. L’inscription sur un site donne accès à des milliers de profils, que l’on peut contacter en un clic via un mail dont le texte est souvent un copé-collé. Se faire rembarrer ou ignorer ne coûte pas grand chose, et il est facile de tenter sa chance auprès de quelqu’un d’autre. Bref, c’est l’idéal pour les grands timides, les couples à la recherche d’aventures, les célibataires qui ne veulent pas perdre de temps. Et il est possible d’y trouver l’histoire d’un soir comme l’histoire d’une vie.

Les attentes vis-à-vis de ces sites ont bien évidemment évolué. Le temps s’est raccourci, et avec lui la patience que l’on pouvait avoir quand il était question de trouver sa moitié. Aujourd’hui, il suffit de zapper pour passer à autre chose, le temps d’une reconnexion. Ce ne sont pas les profils célibataires qui manquent et qui attendent d’être sollicités! La logique devient la suivante: pourquoi s’entêter à rester en couple quand il y a problème alors que l’on peut si facilement trouver quelqu’un d’autre? D’ailleurs, Internet n’est pas seulement un marieur, il est aussi un grand démarieur.

Le libéralisme a ainsi gagné le domaine de l’affectif. Naviguer pour trouver sa moitié le plus rapidement possible revient à optimiser son efficacité et son rendement. Tout a commencé avec le speed-dating , qui repose sur le principe de l’entretien d’embauche. Un marketing amoureux s’est également mis en place sur internet. On assiste à un véritable marché de l’amour.

Ce marché a subi une segmentation, afin de répondre aux différents besoins amoureux des internautes. Les sites évoluent vers la spécialisation de leurs segments, privilégiant les niches.  En France au moins 6 millions de personnes sont inscrits sur des sites et elles sont issues de toutes sortes de catégories socio-culturelles, professionnelles, démographiques.

 

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