Soucieux de lutter contre le sexisme, en particulier pour les enfants, le gouvernement français vient de signer une charte. Les mesures visent à améliorer la représentation de la mixité du genre dans les rayonnages des jouets.
L’agencement des rayons de jouets, bleus pour les garçons et roses pour les filles, touche à sa fin!
Une charte a été signée mardi 24 septembre 2019 au ministère de l’Économie entre la secrétaire d’État Agnès Pannier-Runacher, les industriels, les distributeurs de jouets et certaines associations.
La mixité dans le secteur des jouets devrait donc enfin être établie : « On cherche à travailler sur la création de nouveaux jouets, la façon dont on en parle dans les annonces et la façon dont on les vend », explique Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État à l’Économie. Selon elle, « la présence d’un nombre limité de femmes dans les carrières scientifiques » est une conséquence directe de ce manque de mixité dans les magasins de jouets – et le point de départ d’une réflexion ayant abouti à cette charte.
Pour Florence Barnier, directrice du développement de l’association Elles Bougent, qui valorise les carrières scientifiques auprès des filles, « la place du jouet est fondamentale ». Selon elle, « si on ne donne pas à voir à des jeunes filles des jouets qui sont en lien avec la science, elles ne pourront pas se projeter dans ces métiers-là ».
« C’est pour une fille ou pour un garçon ? »
La charte met également à disposition une formation pour les vendeurs, afin de les sensibiliser et modifier leurs comportements face aux clients. La fameuse question, par laquelle tout commence dans le process de stéréotype, « C’est pour une fille ou pour un garçon ? » devrait être remplacée par « Qu’est ce que l’enfant aime ? ». Une petite modification commerciale qui semble anodine et qui pourtant devrait avoir un impact considérable sur les acheteurs.
Une manière d’inciter les parents et grands-parents à remettre l’enfant au centre. Les vendeurs devraient être plus à même de proposer un déguisement de pirate à une petite fille et une poupée à un petit garçon, si ceux-là sont intéressés.
Être attentif à la cruciale « période des 1 000 premiers jours de vie »
« La séparation des univers filles/garçons, notamment par des pages ou des rayons séparés, l’utilisation de codes couleurs ou bien d’autres indices de cloisonnement (par exemple les représentations d’enfants utilisant les jouets), se matérialise sur les produits eux-mêmes, les sites internet, les catalogues, publicités et dans les rayons des magasins », rapporte le ministère.
Ce qui peut engendrer des stéréotypes, même de façon inconsciente, qui excluent les petites filles des univers scientifiques par exemple. De la même manière les garçons peuvent être facilement écartés des réalités domestiques.
Or, « on sait que la période des 1 000 premiers jours de vie, c’est là où beaucoup de choses se construisent pour l’enfant et lutter contre les discriminations plus tard, cela passe par une action dès ces premiers jours-là », explique Adrien Taquet, secrétaire d’État à l’Enfance.