Le dimanche 1er juillet, Simone Veil entrera au Panthéon, accompagnée par son mari Antoine Veil. La cérémonie aura lieu en présence d’Emmanuel Macron. A cette occasion, elle deviendra la 5e femme à être admise et inhumée en compagnie des 76 « grands hommes » de la nation. A ce titre, elle deviendra elle aussi une « immortelle ». La décision avait été annoncée, lors de l’hommage national rendu à l’ancienne ministre de la Santé, le 5 juillet dernier.Simone Veil, va donc retrouver Sophie Berthelot, qui fut la première femme à y faire son entrée, c’était le 7 avril 1907. Scientifique et épouse du chimiste Marcellin Berthelot, elle doit sa présence en qualité d’épouse. Armand Fallières, alors président de la République française de l’époque, avait exigé que Sophie Berthelot reste auprès de son défunt mari, afin de ne pas les séparer. Preuve que les critères d’admission au Panthéon sont suivant les époques à géométrie variable. C’est pour cela qu’elle est régulièrement surnommée « l’inconnue du Panthéon ».Il faut attendre le 20 avril 1995 pour voir l’arrivée d’une seconde femme. Il s’agit de Marie Curie. Elle aussi y accède en même temps que son mari. François Mitterrand ayant décidé de transférer les cendres de Pierre et Marie Curie au Panthéon pour leurs recherches communes sur la radiation. Cependant, indépendamment de son mari, Marie Curie est une physicienne, d’origine polonaise et naturalisée Française. Elle avait obtenu avec son époux le prix Nobel de physique en 1903, puis celui de chimie en 1911 pour ses travaux sur le polonium et le radium.Par contre, c’est toute seule, que Germaine Tillon est entrée au Panthéon le 27 mai 2015. Née en 1907 et décédée en 2008, c’est une ethnologue française. Son action dans la résistance durant la Seconde Guerre mondiale en favorisant les passages vers la zone libre et l’Afrique du Nord fut exemplaire. Déportée en 1943 dans le camp de Ravensbrück, au nord de Berlin, elle avait été évacuée en Suède en avril 1945 par la Croix-Rouge internationale. L’ethnologue avait réintégré le CNRS en juillet de la même année avant de poursuivre son combat pour la dignité de l’homme pendant la guerre d’Algérie. En 1947, elle avait été lauréate du prix Pulitzer pour sa bravoure durant la guerre.En même temps que Germaine Tillion, c’est la nièce de Charles de Gaulle, Geneviève de Gaulle -Anthonioz, qui est entrée au Panthéon. Née en 1920 et décédée en 2002. Ce fut une résistante elle aussi, qui avait notamment participé à la création de l’Association nationale des anciennes déportées et internées de la résistante (Adir), la section féminine des associations d’anciens combattants. En 1988, elle avait été nommée au Conseil économique et social et s’était battue pour l’adoption d’une loi d’orientation contre la grande pauvreté, votée à l’Assemblée nationale en 1998, soit quatre ans avant sa mort.Simone Veil, va donc rejoindre ces femmes dont la trajectoire de vie et les raisons de leur présence semblent bien différentes. Deux scientifiques ont été rejointes par deux combattantes, qui ont su défendre leurs convictions même dans l’adversité.Crédit photo : Council of Europe
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