C’est une histoire tragique, dans une situation compliquée, pour une vie difficile. Sharbat Gula, rendue célèbre par un portrait en couverture du National Geographic qui a fait d’elle l’icône des réfugiés afghans, va être expulsée vers l’Afghanistan lundi prochain avec ses quatre enfants.
Nous sommes tous tombé en admiration, un jour devant cette photo, cette femme Afghane, avec ses yeux verts mis en valeur par son foulard rouge. La photo avait été immortalisée en 1984 dans un camp de réfugiés afghans au Pakistan, par le photographe américain Steve McCurry.
Cependant, pour Sharbat Gula, et ses yeux verts, cette photo ne lui a pas rendu la vie plus facile. C’est un parfait exemple de la personne dont le destin la dépasse. Cette mère de quatre enfants, analphabète était devenue pendant des décennies, la réfugiée la plus célèbre du monde et vue comme le symbole de la généreuse hospitalité du Pakistan.
Renversement de situation, la voilà devenue indésirable comme d’autres réfugiés afghans au Pakistan, pour avoir vécu dans le pays sous de faux papiers.
Elle a été arrêtée la semaine dernière, et elle est poursuivie, comme des milliers d’autres réfugiés afghans au Pakistan. Elle a plaidé coupable vendredi, a indiqué son avocat, et le tribunal l’a condamné à 15 jours de prison, et une amende de 110 000 roupies (950 euros).
Une fois, qu’elle aura purgé sa peine, la cour a également ordonné son expulsion, qui devrait intervenir dès sa libération. Elle va donc être renvoyée dans son pays d’origine, où la guerre sévit toujours, et où elle ne retrouva pas grand-chose, car Sharbat Gula a précisé à la presse que son mari était décédé.
L’organisation Amnesty International a condamné l’expulsion de Sharbat Gula, la qualifiant de « grave injustice« .
Injustice ou pas, la célébrité de Sharbat Gula a dû servir, bien des causes, arranger bien des choses, et faire gagner de l’argent à beaucoup, sauf à elle !
Crédit photo : roninfyc