Depuis six ans, Robert Eringer bataille sans relâche contre la Principauté de Monaco. Le 10 juillet dernier, la Cour d’Appel de Los Angeles a renvoyé définitivement l’ancien espion dans ses cordes. Fin de partie…
En 2002, Robert Eringer est recruté par la Principauté de Monaco comme consultant en renseignement. Cinq ans plus tard, lassé des rodomontades et des excentricités de cet agent, si peu secret, le Rocher licencie Robert Eringer. Ce dernier ne digère pas ce renvoi et depuis lors, il n’a de cesse de charger son ancien employeur.
Noir, impair et manque…
Que souhaitait Robert Eringer en déposant plainte devant les tribunaux américains ? Toucher un gros pactole en indemnités ? Ou retrouver un peu de crédibilité professionnelle ? En exposant son cas devant la justice, l’ancien consultant jouait gros. Il prenait d’abord un risque financier, car même si son avocat, Brigham Ricks, mormon patenté, est son ami, ses prestations ne sont sûrement pas gratuites. Il jouait aussi sa crédibilité et son honneur, car il se devait d’apporter les preuves de son rôle de grand maître espion, de James Bond du Rocher qu’il se targuait d’être. A ce titre, le compte-rendu du premier procès qui s’est tenu devant la Cour de Californie en août 2011 est édifiant. Selon les déclarations de Robert Eringer devant ce tribunal, sa principale fonction consistait à être en liaison avec les services secrets étrangers. Mais au fil des débats, il peine à trouver des exemples et évoque seulement le Liechtenstein, un grand pays connu pour le rôle éminent de sa diplomatie et de l’importance planétaire de ses services de renseignements. Quant à la lutte contre la corruption, autre volet de ses fonctions, il s’avère incapable de se rappeler ses hauts faits d’armes. Résultat : la Cour rejette les griefs du plaignant sans autre forme de procès.
Le crash
Mais Robert Eringer et son avocat, Brigham Ricks, ne s’avouent jamais vaincus. Ils font appel de cette décision et une nouvelle audience a eu lieu le 5 juin dernier devant la Cour d’Appel de Los Angeles. L’église de Jésus Christ des Saints des derniers jours leur a-t-elle accordé sa miséricorde ? A l’écoute du compte rendu du procès, les deux hommes semblent avoir été lâchés par tous les Saints. En effet, lors de l’audience la Cour se montre d’une sévérité impitoyable, non seulement envers Robert Eringer, mais, fait plus rare, envers son avocat. Elle l’accuse d’avoir déposé une plainte ne reposant sur aucun élément factuel et lui reproche son raisonnement spécieux. Le jugement rendu par les magistrats de la Cour d’Appel le 10 juillet dernier est tout aussi éprouvant pour le plaignant et son conseil. Selon ces juges : « la plainte n’avait d’autres buts que de diffamer et de soumettre le Prince Albert, ses collaborateurs ainsi que la Principauté monégasque dans son ensemble à un chantage. » L’appel est rejeté, les procédures aux Etats-Unis sont définitivement closes. L’honneur perdu de Robert Eringer….
Il ne reste plus à l’ancien espion que ses blogs et les réseaux sociaux pour continuer à déverser son ressentiment. Cette rancœur lui a valu plus d’une trentaine de plaintes en diffamation en France et autant de condamnations, tant civiles que pénales. Mais Robert Eringer n’en a cure puisque ces jugements ne sont pas exécutables aux Etats-Unis…