En 2020, les groupes de luxe, à l’image du leader mondial LVMH, s’illustraient par leur engagement dans la lutte contre le Covid-19. Aujourd’hui, c’est une autre bataille, sur le front de l’Est, qu’ils soutiennent : celle de l’Ukraine face à l’invasion russe. Depuis le mercredi 2 mars, les fleurons français du luxe s’engagent à travers une très forte mobilisation financière.
LVMH donne 5 millions d’euros au Comité international de la Croix-Rouge
Alors que la Fashion Week de Paris automne-hiver 2022-2023 débutait à peine, mercredi 2 mars, LVMH a annoncé la mise en place d’un fonds d’urgence de 5 millions d’euros en soutien au Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Tandis que 150 employés du groupe sont basés en Ukraine, LVMH a en outre activé son Fonds de solidarité LVMH Heart Fund, lancé en 2021 et dont l’objectif est d’apporter un soutien à la fois financier et psychologique à l’ensemble de ses collaborateurs. De son côté, la marque Louis Vuitton (groupe LVMH) a annoncé donner un million d’euros à l’Unicef pour aider les enfants et les familles touchés par le conflit en Ukraine.
Peu de temps avant l’annonce de LVMH, le groupe Kering avait de son côté fait savoir qu’il avait fait un don “important” à l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. Tout comme Olivier Rousteing, directeur artistique de Balmain, alors qu’un bilan de l’ONU publié le 2 mars faisait état de plus de 874 000 réfugiés ukrainiens ayant fui leur pays depuis le début de l’invasion le 24 février dernier.
Un élan de solidarité également rejoint par la maison Chanel, qui annonçait le 3 mars une remise immédiate de 2 millions d’euros en faveur de l’ONG Care et de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. Par le biais de sa fondation, la marque a en outre fait savoir qu’elle s’engageait auprès de ses partenaires locaux afin de soutenir les populations affectées par le conflit “à moyen et long termes”.
Messages de soutien : des réseaux sociaux aux podiums
Outre les dons et appels aux collectes, la mobilisation des maisons de luxe revêt des aspects divers. Dimanche 27 février, lors de l’avant-dernier jour de la Fashion Week de Milan, le créateur italien Giorgio Armani faisait défiler ses mannequins en silence, “par respect envers les personnes impliquées dans la tragédie qui se déroule en Ukraine”. Un mouvement suivi par les maisons françaises Dior (filiale de LVMH) et Saint Laurent (filiale de Kering), lors de leurs premiers défilés lundi 28 février. Comme le résumait LVMH pour parler de la mobilisation : “combiner l’inventivité, la rationalité et faire preuve de courage”.
“Alors qu’on présente notre collection, nous sommes bien conscients qu’il se passe des choses plus importantes dans le monde aujourd’hui”, affirmait de son côté Olivier Rousteing. “C’est difficile de se sentir bien lorsqu’on se focalise sur des défilés et des vêtements alors qu’au même moment nous écoutons les actualités avec le cœur lourd. Nos pensées et nos prières vont vers les Ukrainiens”.
Balenciaga annonçait pour sa part la diffusion exclusive d’informations relatives au conflit sur ses réseaux sociaux, supprimant l’intégralité des autres contenus. Le 2 mars, la maison publiait ainsi sur son compte Instagram une photo du drapeau ukrainien, et modifiait sa bio pour intégrer un lien vers le Programme Alimentaire Mondial (PAM). Sur Instagram, réseau préféré des créateurs de mode et des influenceurs, on ne compte même plus le nombre de posts ou de stories en soutien à l’Ukraine.
Si les grandes maisons font preuve d’une mobilisation massive, les enseignes de vêtements plus abordables, à l’image de H&M ou Assos, donnent également un coup de collier, en apportant un soutien financier à l’Ukraine via diverses associations (Disasters Emergency Committee, ONG Elise Care, etc.).