La victoire de la ténacité, du courage et du simple bon sens, tel est le symbole du combat gagné par Madeline Da Silva. Cette adjointe en charge de la petite enfance aux Lilas, a fini par obtenir l’inéligibilité des élus reconnus coupables de violences faites aux femmes. Un amendement dans ce sens, a été adopté début août.
L’amendement va s’inscrire, dans le cadre de la loi sur la moralisation de la vie publique. Elle s’applique à rendre inéligibles des élus reconnus coupables de faits « de discrimination sexiste ou de discrimination en raison de l’orientation sexuelle ».
Le juge pourra même retenir une peine complémentaire incluant les faits de harcèlement ou agressions sexuelles comme le réclamait depuis de longs mois l’élue adjointe à la petite enfance à la mairie des Lilas (Seine-Saint-Denis).
Tout ceci, est le résultat d’une longue et patiente démarche, qui a débuté avec une pétition signée par plus de 96 000 internautes. Elle a fait suite à l’enquête pour harcèlement et agressions sexuels visant le député écologiste Denis Baupin, qui finalement a été classée sans suite pour cause de prescription. C’est le déclencheur pour Madeline Da Silva qui s’explique, « ce dénouement m’a rendu dingue, d’autant qu’ensuite, il a décidé d’attaquer ses victimes », s’indigne Madeline Da Silva.
L’élue des Lilas, n’est pas à son premier engagement. En 2013, elle coordonne le collectif de soutien pour dénoncer le projet de fermeture de la maternité et son transfert à Montreuil.
Cet engagement, et cette implication sont une sorte de seconde nature pour cette mère de famille de 38 ans, qui œuvre pour une société plus à l’écoute des autres. Elle insiste, « il y a davantage de choses à vivre dans une relation de services. J’ai d’ailleurs financé une partie de mon mariage en faisant par exemple la communication de la fille qui a fait ma robe. C’est dans nos actes du quotidien qu’on est vraiment militant« .
Elle fait partie de cette catégorie de personnes qui considèrent la politique d’abord comme une suite simple d’actions concrètes et qui reste l’affaire du plus grand nombre. Il faut mettre au deuxième plan, les grandes déclarations qui vont faire croire que tout va s’arranger comme par magie. « Le pire ennemi des causes, ce sont les egos« , juge-t-elle.
Il faudra encore dans l’avenir, compter sur Madeline Da Silva, car elle a encore de nombreux projets pour la rentrée. Elle va piloter la création d’un conseil local des droits de l’enfant, avec des conférences et des débats ouverts aux familles de la commune. « Plus une ville, est à l’écoute de ses enfants, plus elle est intelligente », estime-t-elle.
Crédit photo : Remi Salmon