Permis de conduire : la loi Macron cale au démarrage

Cela partait d’une bonne intention : permettre aux candidats, notamment libres, de passer plus rapidement leur permis de conduire. Mais depuis son application, la loi Macron du 21 juillet 2016 n’a pas débloqué la situation, bien au contraire…

Cela faisait longtemps que les auto-écoles se trouvaient dans le rétroviseur, ou plutôt le collimateur, du Gouvernement. On ne compte plus les agences qui n’affichent pas leurs tarifs en vitrine (une obligation légale, pourtant), facturent le passage à l’examen pratique de conduite (pour plus de 93% d’entre elles, selon l’association UFC-Que choisir lors d’une enquête délivrée en septembre dernier), ou pire, falsifient leurs résultats… Résultat : un coût faramineux pour de jeunes apprentis et des heures supplémentaires à rallonge. Il était donc temps de remettre les choses d’équerre, d’où une loi censée rendre plus rapide le passage du permis de conduire. C’est dire si la demande était forte d’une remise en question du règne presque sans partage des auto-écoles.

 

Une loi qui répond à une demande réelle.

D’autant qu’il fallait neuf mois en moyenne pour qu’un candidat libre puisse passer l’épreuve pratique du permis de conduire. Une situation difficile et peu équitable pour ces futurs conducteurs dont certains ont besoin du fameux sésame notamment pour travailler. Un délai aussi long pousse en effet ces candidats à reprendre régulièrement des heures de conduite pour rester à niveau, ce qui prend du temps et coûte de l’argent (plus de 2 000 euros en moyenne). Qu’à cela ne tienne, Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie, a proposé et fait voter une loi en juin 2016 privatisant le Code et reportant le travail des inspecteurs uniquement sur la conduite. Le second volet, voté le 21 juillet 2016 et mis en application le 1er janvier 2017, oblige depuis les préfectures à offrir des places d’examen sous deux mois maximum aux candidats libres. Ces derniers peuvent même désormais le passer (ainsi que l’examen du Code de la Route) via La Poste, pour des coûts moindres. Mais la mise en application de la loi Macron s’avère plus difficile dans les faits.

 

Mais une loi qui manque de moyens.

Devenu président, Emmanuel Macron a préféré, pour le moment, reporter ses mesures sur d’autres chantiers et mettre entre parenthèses une réforme ambitieuse pourtant mise en place. Tant et si bien que depuis le printemps dernier, on assiste à une véritable désorganisation des examens de conduite. Il y a de plus en plus de personnes qui souhaitent passer le permis, contre une pénurie d’examinateurs. Et tous les types de permis sont concernés : voiture, moto ou poids lourd. Parfois, les candidats ne sont prévenus qu’une fois sur place que leur examen n’aura finalement pas lieu et est reporté à une date ultérieure, pouvant aller de quelques jours à plusieurs semaines. La situation s’est même montrée critique à la fin du printemps et pendant l’été, dans certains départements, notamment en Ille-et-Vilaine avec jusqu’à 90% d’examens reportés dans certaines agences et 30% de places en moins pour les examens du permis B et jusqu’à 70% pour les autres. Par manque de personnel, dans d’autres département, comme le Val-de-Marne, près de
2 000 candidats enregistrés en août n’étaient toujours pas validés en préfecture à la fin octobre. Pour le moment, rien ne semble donc débloqué. Il est désormais urgent, pour le Gouvernement, de passer la seconde pour mettre réellement en application une loi dont les effets positifs sont en train de se retourner contre elle.

1 commentaire
  1. C’est bien triste pour tout ces jeunes qui en plus des difficultés pour trouver un emploi, subissent de surcroît le stress de l’obtention d’un permis de conduire.

    Le système actuel n’est clairement pas de notre temps… L’examen est archaïque et inutile

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