Françoise Mallet-Joris est décédée à l’âge de 86 ans. Cette femme de conviction était née pour l’écriture, qu’elle a déclinée, sous la forme de romans, de nouvelles, de biographies ainsi que de paroles de chansons. Tout cela amena, celle qui reçut le Prix Fémina en 1958, à la reconnaissance littéraire, en devenant membre du jury Femina en 1969, à l’académie Goncourt en décembre 1970, puis à l’Académie royale de Belgique, en 1993.
La romancière franco-belge est née le 6 juillet 1930, à Anvers. Elle fit d’abord scandale avec la sortie de son roman « Le Rempart de Béguines », qui racontait la liaison d’une jeune fille avec la maîtresse de son père. Puis, c’est le temps de la reconnaissance, elle reçoit le prix des Libraires pour « les Mensonges » en 1957, le Prix Fémina pour « L’empire céleste en 1958″.
Les années 1970, seront les années des succès publics avec notamment, « La Maison de papier » (Grasset), roman plein d’humour, sur ses démêlés familiaux, et domestiques, fruit de son expérience avec ses quatre enfants, deux garçons et deux filles. Ce sont aussi les années de sa collaboration avec Marie-Paul Belle pour des chansons dont la plus célèbre « la parisienne ».
Sa vie, comme ses romans, fut comme un symbole de ses combats pour la libération des mœurs de l’époque et les luttes féministes. Mariée trois fois, elle a eu quatre enfants avant de partager sa vie avec Marie-Paule Belle, avec laquelle elle a longtemps vécu. « Je lui dois tout… Je suis née une deuxième fois grâce à elle. Je ressens une peine immense« , a confié, en sanglots, son ancienne compagne.
Cette admiratrice de Colette, vivait comme une artisane de l’écriture, aux horaires réguliers. Levée tôt, 6 heures en hiver, 5 heures en été, elle écrivait jusqu’à 13 heures, « comme un cordonnier fait des chaussures ». Grande fumeuse aux yeux bleus, Françoise Mallet-Joris a affronté, la solitude et la maladie avec courage, à la fin de sa vie. Elle s’est peu à peu éloignée du milieu littéraire. En 2011, elle a démissionné de l’Académie Goncourt, et s’est totalement retirée de la vie publique.
Crédit photo : Stéphane Bray