En raison de leur impact énergétique jugé excessif, le gouvernement a annoncé, à l’horizon 2021 l’interdiction des terrasses chauffées.
À vrai dire, on s’y attendait tous un petit peu depuis plusieurs hivers. Trop gourmands en énergie, braseros et autres systèmes de chauffage de terrasses seront finalement interdits avant 2021. Réclamé par la convention citoyenne, la mesure a été annoncée ce lundi 27 juillet par la ministre de l’Écologie Barbara Pompili : « On ne peut pas climatiser la rue en plein été lorsqu’il fait 30 degrés et on ne peut pas non plus chauffer à plein régime des terrasses en plein hiver pour le simple plaisir de boire son café en terrasse ». Une mesure qui avait déjà été prise dans d’autres villes françaises comme Rennes ou Thonon-les-Bains. D’autres, comme Angers ou Bordeaux, ont entamé des réflexions sur le sujet.
Une décision approuvée par le Conseil de Paris, qui propose de « réaliser un bilan du règlement des étalages et terrasses de Paris, et à l’issue, de lancer une concertation en 2020-2021 ». « On ne peut pas se dire écologiste et vouloir s’affranchir des saisons », argumente de son côté le maire EELV du IIe arrondissement Jacques Boutault.
Selon l’édile parisien, « Une seule terrasse chauffée de 12 min 2 s émet autant de Co2 qu’un 4×4 de type SUV qui roulerait 350 kilomètres chaque jour ». Des chiffres similaires à ceux brandis par l’association écologiste Negawatt, qui estime qu’une terrasse de 75 m2 équipée de cinq braseros au gaz émet autant de CO2 à l’échelle d’un hiver qu’une voiture neuve qui roulerait 120 000 km.
Selon une étude réalisée en décembre par l’institut Yougov, plus de 2 Français sur 3 s’accordent à dire que les terrasses chauffées représentent une importante déperdition d’énergie, mais seulement 1 sur 3 est clairement « favorable » à cette interdiction. Rien que dans la capitale, près de 13 000 établissements seraient dotés de terrasses chauffées.
Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont critiqué cette nouvelle interdiction, soulignant la dimension essentiellement symbolique de la mesure à l’échelle du réchauffement climatique. De plus, après plusieurs mois très difficiles pour les cafés et restaurants parisiens (conflits sociaux, gilets jaunes, épidémie, confinement…), cette mesure risque encore de menacer leur chiffre d’affaire. Pour le président de la branche cafés de l’UMIH, cette mesure s’apparente à un « Une mise à mort pour certains cafetiers ».