Pour les filles c’était déjà le cas, mais voila que la puberté des garçons se déclenche elle aussi de plus en plus tôt. Depuis la dernière étude, elle aurait avancé de 6 mois à 2 ans et se manifesterait donc en moyenne entre l’âge de 10 ans et 11 ans et demi selon les origines. Mais certains précoces la commenceraient même dès 9 ans…
La période de l’insouciance que constitue l’enfance se terminerait de plus en plus tôt à en croire les conclusions d’une nouvelle étude de l’American Academy of Pediatrics ( AAP ) qui a suivi 4,131 garçons américains âgés de 6 à 16 ans afin de déterminer l’âge moyen d’apparition de la puberté.
Les caractéristiques physiques associées à ce stade du développement se manifestent de plus en plus tôt, avec une avance de 6 mois à 2 ans, d’après les résultats publiés dans la revue Pediatrics. Les chiffres sont variables car dépendants de l’origine ethnique des participants.
La puberté commencerait à présent avant l’âge de 10 ans. Chez les garçons elle se caractérise premièrement par une augmentation du volume testiculaire, accompagnée souvent de l’apparition de poils pubiens. Le développement de l’adolescent se fait par des étapes qui sont résumées dans une échelle appelée « l’échelle de Tanner », du nom du pédiatre britannique James Tanner qui l’a établie en 1962. Cette échelle a été utilisée cinquante ans plus tard pour cette étude afin de déterminer l’évolution de la puberté chez les volontaires d’origines différentes. L’âge moyen de la pleine puberté s’est manifesté à 10,25 ans pour les Afro-Américains. Entre les Hispaniques et les Caucasiens l’écart s’est resserré puisqu’ils entraient dans cette période respectivement à 11,43 et 11,47 ans.
C’est en 2010 qu’a été menée la dernière étude du genre en Europe, et elle faisait la même conclusion concernant la maturation précoce des enfants. Il en est de même pour les petites filles, une recherche datant de 2010 ayant même montré que le développement des seins débutait chez certaines d’entre elles dès l’âge de 7 ans.
C’est un phénomène qui s’observe depuis longtemps, puisqu’il y a une centaine d’années les femmes déclaraient leurs premières règles vers 16 ans, alors qu’elles sont estimées aujourd’hui vers 12,5 ans. Cette précocité est-elle normale ou alarmante ?
D’un côté il y a ceux qui considèrent que cela est le signe d’une société en mauvaise santé, mettant en cause l’obésité. Elle altère l’activité hormonale, dont dépend la puberté. Le manque d’activité physique, associé peut-être à des polluants environnementaux comme les perturbateurs endocriniens, pourrait être en cause du développement accélérer des jeunes corps. De l’autre il y a ceux qui considèrent que cette évolution est relativement logique, en considérant que de génération en génération la taille des individus s’élève. L’amélioration de la qualité nutritive des aliments, permettant une maturation plus précoce, est l’une des explications avancées mais non vérifiées.