Souvent, au lieu d’opposer systématiquement les choses, cela peut être plus constructif de les utiliser ensemble pour profiter de leurs enseignements respectifs. Par exemple, la présence de nombreuses mères célibataires dans les manifestations des Gilets jaunes et leurs nombreux témoignages dans le grand débat indiquent un réel malaise et des difficultés importantes pour joindre les deux bouts actuellement.
Nous comptons de plus en plus de familles monoparentales en France, elles représentent plus d’une famille sur cinq. Ce chiffre en continuelle hausse depuis 30 ans n’est pas sans conséquence. Ce sont souvent des mères seules avec enfant(s), et elles sont en première ligne quand on parle de chômage et de précarité.
Un des exemples de cette présence parmi les « Gilets jaunes », c’est l’aide-soignante et figure du mouvement, Ingrid Levavasseur. Après avoir pris ses distances avec la contestation, elle a créé une association d’aide aux familles monoparentales. La situation n’a pas non plus échappé au Grand débat national obligeant le Premier ministre à l’évoquer lors de la présentation des résultats.Les différents rapports expliquent que la situation de ces personnes est extrêmement limite. Elles doivent faire face à des difficultés morales et matérielles, car un tiers des familles monoparentales vit sous le seuil de pauvreté.
Comme si cela ne suffisait pas, elles ne sont pas encore bien perçues par les services sociaux. Le directeur de recherche au CNRS Alexis Spire, explique que ces mères vont à l’encontre des schémas traditionnels et leur situation n’a pas été correctement anticipé par notre système de protection sociale. Celui-ci, a du mal à se sortir définitivement de la classique répartition « papa travaille et prend en charge les enfants et maman qui reste à la maison « .
Si évidemment les choses ont bougé, on s’aperçoit en fait que les mères célibataires profitent essentiellement de l’allocation parent isolé et beaucoup ont de plus en plus de mal à toucher la pension alimentaire pour subvenir aux besoins des enfants. En effet, selon les chiffres de l’agence de recouvrement des impayés de pensions alimentaires (Aripa), près de 40 % de celles-ci seraient impayées. De plus, c’est un peu le néant du côté des prises en charge.
Vous rajoutez à cela le fait, que ces mères seules sont plus touchées par le chômage. En 2014, 15 % d’entre elles étaient au chômage et c’est deux fois plus que l’ensemble des femmes. On comprend facilement la présence de ces personnes sur les ronds-points.
Espérons maintenant, qu’elles auront toute l’attention du gouvernement et qu’elles feront l’objet d’annonces concrètes de la part du président Emmanuel Macron dans les prochaines mesures dévoilées certainement dans quelques jours.
Crédit photo : maman-travaille