Bien sûr, il y a la douleur, la tristesse, et l’émotion, cependant, il faut tout de même juger, car il faut comprendre, analyser pour éviter de nouveaux drames de ce type. Cette semaine, un couple a comparu devant le procureur belge pour l’homicide involontaire de son bébé. Celui-ci est mort après avoir été nourri au lait végétal.
Ce procès relance le débat autour des alternatives au lait maternel. L’enquête a précisé que le nourrisson de 7 mois a souffert de déshydratation et de malnutrition chronique. Les parents ne lui auraient donné que du lait végétal, une boisson produite à base de végétaux censée s’apparenter au lait d’origine animale.
Trois mois, après sa naissance, la mère ne pouvant plus produire suffisamment de lait maternel, les parents, végétariens et propriétaires d’un magasin bio, avaient alors essayé de nourrir le bébé au lait artificiel, un substitut souvent fabriqué à base de lait de vache ou de lait de soja.
Après, c’est une suite de pratiques complètement empiriques qui vont faire agir les parents en marge de la médecine traditionnelle qu’ils ont en horreur et sans consultation médicale, il déclare le bébé allergique au lactose. Il ne lui donne alors que du lait de maïs, d’avoine et de quinoa, des laits végétaux vendus dans les surfaces bio.
Il faut une grosse crise de vomissement, pour que les parents se décident à emmener le bébé chez le docteur qui se trouve à une heure de chez eux. Il va mourir dans le trajet. Il ne pèse que 4.3 kilos, alors qu’un bébé de cet âge est censé peser entre 6,5 et 10 kilos.
Le plus grave se situe dans les réactions des parents, qui n’ont pas réalisé qu’ils avaient mal agi. A la police le père a déclaré qu’il était convaincu qu’ils avaient fait « de leur mieux » pour soigner le bébé, et à ce jour les parents, continuent à rejeter une quelconque responsabilité dans la mort de leur enfant.
Le procès, va tout d’abord relancer une information en direction des jeunes parents. Tous les laits n’ont pas les mêmes caractéristiques et les nourrissons sont évidemment plus sensibles aux carences. Par exemple, les laits d’avoine, de sarrasin ou de quinoa ne contiennent pas les protéines, minéraux et vitamines nécessaires pour la croissance.
De manière plus générale, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), a publié un rapport pointant les risques liés à l’alimentation des nourrissons avec des boissons autres que le lait maternel et artificiel.
Le procès, va aussi permettre de mettre en lumière des pratiques dangereuses et des attitudes extrêmes qui consistent, à mettre en péril, ses enfants, sa famille et les personnes dont on a, la responsabilité, sous couvert de résistance à la société et de se protéger des dangers du monde moderne.
Le couple risque s’il est reconnu coupable par le procureur, une condamnation à 18 ans de prison.
Crédit photo : messancy