C’est assez rare, mais cette fois, l’Observatoire français des drogues et toxicomanie (OFDT), a une bonne nouvelle à annoncer. Après de fortes hausses en 2014, les consommations de tabac, d’alcool et de cannabis chez les jeunes de 17 ans, sont de nouveau orientées à la baisse. Ce constat, s’appuie sur la neuvième édition de l’enquête Escapad, menée en mars 2017 auprès de 46 054 jeunes participants à la journée Défense et citoyenneté. Pour éviter tout relâchement, l’enquête précise dans le même temps, que ces consommations se maintiennent cependant toutes à un niveau élevé.
C’est du côté du tabac, que les chiffres sont les plus significatifs. Seul un quart, soit 25,1 % d’entre eux fumaient quotidiennement en 2017, contre près d’un tiers, soit 32,4 % en 2014. C’est une baisse significative de 7 points en trois ans, et si l’on revient en 2000, ils étaient 41,1 %. On peut voir dans ces résultats, les conséquences d’un prix devenu « excessif », mais aussi une image du tabac devenue négative et moins « normale ». On retrouve maintenant des adolescents, qui ont toujours connu l’interdiction de fumer dans les lieux publics, bars et restaurants.
Du coup, on jette rapidement un œil sur le cannabis pour voir s’il n’ y aurait pas un phénomène de vase communiquant. L’enquête révèle, que les fortes hausses constatées en 2014, ne se confirment pas en 2017, et on note même une baisse. Julien Morel d’Arleux, le directeur de l’OFDT, explique, « il faut d’abord savoir fumer du tabac avant de savoir fumer du cannabis ». Cependant, l’OFDT signale que « le niveau de consommation régulière de cannabis demeure supérieur à celui de 2011 (6,5 %) et fait toujours partie des plus élevés d’Europe ». De plus, il faut relever, toujours d’après l’enquête, que « les jeunes estiment que le cannabis est moins addictif et dangereux que la nicotine, n’étant assimilé ni à la maladie ni à la mort. Cette image moins défavorable est accentuée par les propriétés naturelles prêtées à l’herbe ».
Il reste l’alcool, dont la consommation chez les jeunes est en baisse. Cette baisse, est comme toujours très lente, car nos habitudes « culturelles » maintiennent la découverte de l’alcool très présente dans notre société, que ce soit avec la famille, ou avec les amis. La consommation d’alcool est une « obligation sociale, qui débute avec l’initiation en famille ».
Nicolas Prisse, le président de la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), y voit des chiffres « encourageants », mais il reste prudent. Il indique que ces chiffres « restent insuffisants compte tenu des niveaux de consommation, ils peuvent également être encore fragiles, on ne sait pas ce qui va se passer dans quatre ans ».
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