En Islande, ce lundi, des femmes, répondant à l’appel de syndicats, et d’organisations féministes, ont cessé leur journée de travail pour dénoncer les inégalités de salaires entre hommes et femmes.
En matière de revendication, on peut faire des réunions, des colloques, des campagnes de sensibilisation, ou même des manifestations, et des grèves, le tout, c’est d’être entendu et surtout bien compris. A ce jeu-là, les femmes islandaises ont trouvé une manière originale pour faire comprendre la différence de salaire qui existe entre les hommes et les femmes. Il s’agit de manière très symbolique de bien marquer le temps que les femmes islandaises travaillent sans être payées. Elles s’arrêtent à une heure bien précise, le reste représente le temps non payé en se basant sur une journée de travail de huit heures.
Il s’agit de rappeler qu’en Islande, une femme gagne en moyenne 18 % de moins qu’un homme. Ceci n’est pas une première sur l’île et d’ailleurs, le choix de la date n’est pas anodin.
Si l’on remonte dans le temps, le 24 octobre 1975, un mouvement avait entrainé 90 % des femmes dans une grève. Celle-ci, a conduit les femmes à rejoindre Reykjavik et se retrouver au centre de la capitale pour manifester à l’occasion de ce qui va devenir, « le jour de repos des femmes ». Puis ce mouvement s’est répété en 2005 et 2008.
Cependant, il faut noter que si la différence de traitement existe toujours, l’écart se réduit peu à peu. En 1975, les femmes avaient quitté leur travail à 14 h 08. Puis en 2008, nous sommes passés à 14 h 25. Donc, depuis 2008, soit en onze ans, les Islandaises ont réduit l’inégalité de salaires avec les hommes de trois minutes.
Courage, à ce rythme, l’égalité parfaite sera effective en 2068.
Crédit photo : Kaity Barrett