Le dernier bulletin épidémiologique hebdomadaire de Santé publique France n’est pas porteur de bonnes nouvelles. Il dévoile, que 2015 fut une nouvelle année de progression des infections sexuellement transmissibles en France.
Cette triste évolution est notamment sensible chez les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (HSH). Si l’on compare les chiffres avec ceux de 2013, les chercheurs enregistrent une hausse de 100 % des infections par le gonocoque, de 56 % des syphilis précoces et de 47 % des infections bactériennes rectales dites « LGV » (dues à une chlamydia).
Il apparaît que plus de 80 % de l’ensemble des syphilis, et près de 70 % des gonococcies diagnostiquées en 2015 dans les structures spécialisées ainsi que la quasi-totalité des LGV rectales touchaient les HSH.
Il est à noter, que le sigle HSH (homme ayant des rapports sexuels avec des hommes) est celui de l’OMS. Il a pour but de désigner les hommes qui ont des relations sexuelles uniquement avec des hommes ou qui ont des relations avec des hommes et des femmes, sans tenir compte de la définition qu’ils font de leur orientation sexuelle.
C’est le comportement à risque qui est pointé du doigt par les chercheurs, l’explosion des IST chez les HSH pourrait être liée à « une augmentation des comportements sexuels à risque » et bien-sûr, à une utilisation moins soutenue du préservatif.
Si l’on focalise plus précisément sur les chiffres de l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), responsable du SIDA, ils se maintiennent à un niveau élevé, mais ne semblent pas progresser.
Sur les quelque 6 000 découvertes de séropositivité, 2 600 concernaient des HSH, avec des hommes, soit 43 % de l’ensemble des nouveaux cas contre 54 % chez les hétérosexuels, principalement nés en Afrique subsaharienne, et dont bon nombre ont été infectés en France.
Santé publique France reconnaît des progrès en matière de précocité des diagnostics, mais continue à déplorer l’hésitation des médecins à prescrire des tests de dépistage du VIH. Comme les années précédentes, les trois-quarts des 5 millions de sérologies VIH réalisées en France en 2015, l’ont été par des laboratoires de ville. Les tests rapides proposés par les associations à des populations qui échappent au dépistage (comme les migrants ou certains HSH) se sont stabilisés aux environs de 62 000 l’an dernier, comme en 2014.
Pour finir, il faut encore une fois constater de très fortes disparités régionales, rapportées au nombre d’habitants, la Guyane est de loin la plus touchée par l’épidémie devant la Guadeloupe et la Martinique. En 4e position, arrive l’Ile-de-France, qui révèle 42 % des découvertes de séropositivité en France pour 18 % de la population française.
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