Depuis ce lundi 4 mai, les Tunisiens peuvent enfin sortir de chez eux, dans le cadre d’un déconfinement progressif mis en place par les autorités publiques. Et il se trouve que finalement, les mères d’enfants de moins de 15 ans vont également pouvoir être libres de leurs mouvements.
Une mesure « patriarcale » pour une majorité des internautes
La polémique commencée sur les réseaux sociaux aura eu raison du gouvernement tunisien obligé de faire machine arrière face à une mesure jugée «patriarcale» qui enjoignait les «mères d’enfants de moins de 15 ans» à rester à domicile après le déconfinement. En effet, beaucoup d’internautes ont dénoncé ce texte et de nombreux militants n’ont pas attendu pour monter au créneau.
Le décret en question stipulait que, malgré le déconfinement, certaines personnes devaient continuer de rester confinées. À savoir «les retraités de plus de 65 ans», les malades chroniques, les femmes enceintes et «les mères dont l’âge des enfants ne dépasse pas 15 ans».
Une « exception outrageante »
« Cette exception outrageante traduit la vision machiste et patriarcale des rôles et des attributs sociaux de sexe qui fait porter aux seules femmes la responsabilité des enfants » précise un communiqué commun rassemblant plusieurs associations de défense des droits des femmes. Ces dernières ajoutent même que l’égalité homme/femme est désormais inscrite dans la Constitution tunisienne adoptée en 2014 suite au Printemps arabe.
L’avocate Bochra Bel Haj Hmida, ancienne députée et ex-présidente de la Commission pour les libertés individuelles et l’égalité ajoute également « Au-delà des droits des femmes, le gouvernement devrait savoir qu’il y a des pères qui veulent s’occuper de leurs enfants et d’autres qui devraient le faire ». Face à ces nombreuses protestations, le gouvernement a fini par revenir sur sa décision et avoue même avoir « commis une erreur dans la rédaction finale du texte ». Une nouvelle version va donc être publiée dans les jours qui suivent au Journal Officiel.
Côté déconfinement, le gouvernement tunisien mise sur une reprise de l’activité à 50 % des effectifs dans de nombreux secteurs non essentiels.