Le 8 janvier dernier a été lancée à l’Opéra du Caire l’année culturelle France-Égypte. Une année riche en évènements — dont le plus spectaculaire sera sans doute l’exposition organisée à Paris « Toutankhamon – Le Trésor du Pharaon » — et qui permettra de mettre en lumière une relation ancienne et profonde entre deux pays de culture.
Une année culturelle France-Égypte, vitrine d’une relation au beau fixe
Réalisée avec le soutien de nombreux partenaires publics et privés en France et en Égypte, cette prometteuse année culturelle est coordonnée par l’Institut français d’Égypte au Caire et par le Centre culturel égyptien à Paris. Elle vise, selon les mots de l’Ambassade de France en Egypte, à « mettre en valeur les patrimoines culturels égyptien et français, à favoriser le dialogue interculturel, à renforcer les échanges entre les scènes artistiques françaises et égyptiennes et à mettre en lumière la jeune création des deux pays ».
La visite officielle d’Emmanuel Macron au Caire fin janvier a permis de mettre en exergue les excellentes relations entretenues depuis des décennies entre les deux nations, que ce soit sur le plan économique, culturel ou sécuritaire. Pays membre de l’Organisation internationale de la Francophonie depuis 1983, l’Égypte est désormais également un marché particulièrement attractif pour les entreprises hexagonales, attirées par une économie en plein boom.
Toutankhamon, l’exposition évènement
En 1967, l’exposition « Toutankhamon et son temps », inaugurée par le ministre de la Culture André Malraux au Petit Palais, avait battu tous les records de fréquentation avec plus d’1,2 million de visiteurs. 52 ans plus tard, « Toutankhamon — Le Trésor du Pharaon » visible du 23 mars au 15 septembre 2019 à la Grande Halle de la Villette semble bien partie pour connaître un succès comparable puisque 4 jours après l’ouverture des réservations, 30 000 tickets ont déjà été vendus.
Présentée par le ministère des Antiquités égyptiennes et avec le concours du Musée du Louvre, l’exposition présentera 150 reliques issues du tombeau de Toutankhamon — découvert intact en 1922 par l’archéologue et égyptologue britannique Howard Carter dans la Vallée des rois — dont plus d’une cinquantaine sortent pour la première fois d’Égypte. Parmi ces merveilles, les visiteurs pourront admirer des cercueils et des sarcophages ornés de pierres précieuses, des vases ornés de hiéroglyphes, des bijoux en or ou encore quelques-uns des jouets et souvenirs du pharaon enfant qui l’ont accompagné lors de son inhumation.
« La présentation du trésor de Toutankhamon à Paris, fin mars, sera l’apogée de cette année culturelle », déclare ainsi l’ambassadeur d’Égypte en France à Jeune Afrique.
L’argent récolté par cette exposition permettra de soutenir la finalisation du Grand Musée égyptien (en construction à 2,5 km des pyramides de Gizeh) ainsi que des sites archéologiques.
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L’épopée du Canal de Suez
Le choix de l’année 2019 pour célébrer les relations entre la France et l’Égypte n’est pas le fruit du hasard : le 15 août 1869, il y a pile 150 ans, en présence de l’impératrice Eugénie, le Canal de Suez était inauguré. Un exploit technique mémorable et fondateur pour les relations entre Le Caire et Paris. Bien que l’idée d’un canal reliant la Méditerranée à la Mer rouge existait dès l’Antiquité, il fallut attendre la fin du XIXe siècle, et la participation décisive du diplomate français Ferdinand de Lesseps, pour que ce formidable projet prenne vie. L’occasion pour l’Institut du monde arabe de dédier à ce chantier hors norme une remarquable exposition intitulée « L’épopée du Canal de Suez », organisée en août dernier.
Un axe de transport plus que jamais au cœur du développement économique égyptien : en août 2015, un second canal était inauguré. Long de 37 km, il dédouble son aîné — lui-même simultanément élargi sur 35 km — et fut creusé en un temps record (un an au lieu des trois qui étaient prévus). Construction emblématique de la politique de grands travaux annoncée par le pouvoir égyptien, le nouveau canal a permis de mettre fin à la circulation alternée des convois de porte-conteneurs, un gain de temps considérable.
En mars, une soirée débat sur la femme égyptienne et un stand au Salon du livre
En France comme en Égypte, à Paris comme en province, une multitude d’événements seront organisés tout au long de l’année pour célébrer cette collaboration culturelle : danse, théâtre, musique, littérature, cinéma, gastronomie…
Dans la capitale, hormis l’exposition Toutankhamon, retenons particulièrement la conférence-débat « sur les femmes égyptiennes aujourd’hui » au Centre culturel égyptien, organisée le 8 mars prochain. Une soirée durant laquelle sera aussi présenté le court métrage de Dina Abdel Salam « Repose en paix », et un concert de la mezzo-soprano égyptienne Farrah El Dibany, membre de l’Académie de musique de l’Opéra national de Paris.
L’Égypte tiendra aussi pour la première fois un stand au Salon du Livre de Paris (du 15 au 18 mars). L’Institut français d’Égypte participera à la programmation de ce stand, en partenariat avec le Ministère égyptien de la Culture.