Éducation nationale : le retour du redoublement

En matière d’éducation, même si on ne peut pas évoquer un complet retour en arrière, il apparaît clairement que les dernières réflexions donnant au chef d’établissement la possibilité de décider d’un redoublement, dénotent d’une nouvelle orientation. Cette procédure, devrait rester exceptionnelle, et en priorité, il doit être proposé à l’élève un soutien susceptible de lui épargner ce redoublement.

Une commission du Conseil supérieur de l’éducation, s’est penché mercredi 29 novembre sur un projet de décret réhabilitant le redoublement. A l’heure actuelle, celui-ci existe toujours, mais si les enseignants peuvent suggérer un redoublement, ce sont les parents, voire à l’élève s’il est majeur de décider. Le nouveau décret, vise à redonner en lien avec le conseil de classe, et après dialogue avec la famille, le dernier mot au chef d’établissement.

Jean-Rémi Girard, vice-président national du SNALC y voit, « une façon de reconnaître l’autorité de l’équipe éducative sur les questions scolaires ». Pour un autre enseignant, c’est la fin d’une pratique désastreuse au niveau du lycée, « les conseils de classe, ne pouvant décider d’un redoublement, ont massivement orienté les élèves concernés vers des classes STMG, même s’ils ne présentaient aucune appétence pour le management et la gestion ». Le résultat ne s’est pas fait attendre, «  ceux, qui ont choisi cette filière se retrouvent noyés parmi des jeunes gens démotivés ».

Cependant, plus de pouvoir apporte plus de responsabilité, et après avoir, à la fin du premier ou deuxième trimestre, alerté la famille sur les difficultés de l’enfant, l’établissement est tenu de mettre en œuvre un accompagnement personnalisé destiné à éviter un redoublement. Cela sous-entend, des moyens qui font souvent défaut. Il faut signaler, que des dispositions similaires figurent dans le décret actuellement en vigueur. Cependant, Jean-Rémi Girard explique « quand vous avez dans votre classe deux élèves concernés par le programme personnalisé de réussite éducative, vous pouvez, dans les phases de travail autonome, vous assurer qu’ils ont bien compris. Quand vous en avez douze, c’est ingérable ».

La question du redoublement revient depuis longtemps, il a ses partisans, et ses détracteurs. Pour Alain Boissinot, l’ancien président du Conseil supérieur des programmes, il n’est « ni un tabou ni une panacée ». Il a peut-être représenté une solution coûteuse de facilité durant de longues années, mais sa disparition complète, engendre un report coupable des difficultés qui deviennent irrattrapables. Il ne faut pas simplement voir dans le redoublement une mesure négative. Par exemple, il permet à des élèves de troisième, ou de seconde de ne pas subir une orientation non choisie, et représente une deuxième chance pour rejoindre, un an plus tard la filière voulue.

Crédit photo : Arâche La Frasse

 

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