Blanche Gardin, est devenue la première femme à se voir attribuer le Molière de l’humour. Cette distinction la propulse bien sûr, dans le cercle des meilleurs humoristes du moment. Cependant, si la vie de l’artiste prend une bien belle tournure, la vie de la femme aurait pu prendre une direction bien plus sombre. Blanche Gardin, a en effet vécu une adolescence très troublée.
Blanche Gardin, a tout juste la quarantaine, elle adopte dans ces prestations un calme, une détermination pour distiller son humour souvent corrosif. Cependant, cette apparente stabilité de son attitude et la sûreté dans le ton de sa voix, n’ont pas été une constante dans la vie de l’humoriste, révélée par le Jamel Comedy Club et passée par la série de Canal +, Working Girls.
Blanche Gardin, adolescente, c’est plutôt, semble-t-il, un nid à problèmes. Ce n’est pas vraiment une bonne élève, et semble avoir d’autres préoccupations comme le « shit » par exemple. À 17 ans, elle fait une fugue avec une copine. Blanche explique « avec une copine, on s’était dit, viens, on va suicider ». Cela se termine par une fugue, qui l’amène à se balader en Europe pendant neuf mois avec son amie. Elle précise même avoir fait la manche à Naples en Italie, dans une bande « de punks à chien sous LSD ».
Comme on peut l’imaginer, tout ne se passe pas comme dans un romantique voyage en Italie. Elle perd son copain par overdose, et heureusement son père la ramène à la maison. C’est un prof de linguistique, et sa mère est traductrice. Remise dans le cursus, après avoir passé son bac, elle choisit la sociologie et fait son DEA qu’elle présente ainsi « sur l’incorporation de la culture policière, au sens bourdieusien du terme, comment on intègre dans son corps le fait d’être policier ».
Son père décédera d’un cancer quelques années plus tard, elle est alors éducatrice spécialisée. Elle va descendre très bas avec une relation compliquée et tumultueuse avec deux hommes durant dix ans. Puis une nouvelle relation de cinq ans, qui va la détruire totalement. On dit qu’il faut parfois toucher le fond, pour prendre un bon appel, et enfin repartir. Toutes ces fractures sentimentales, l’amènent à faire un séjour en hôpital psychiatrique, à sa sortie et sur les conseils d’un médecin, elle se lance dans l’écriture. Ce sera le déclic, encouragée par l’homme de théâtre Alain Degois, elle poursuivra sa carrière en solo.
Elle peut alors utiliser tout ce qu’elle a et tout ce qu’elle a vécu. Elle dit en parlant d’elle « Blanche est une workaholic qui écrit pour conjurer tout ce qu’elle a en elle« .
Crédit photo : Ibn Salah