Selon un rapport du Centre contre la haine en ligne (CCDH), Instagram ne protégerait pas suffisamment les femmes face aux cyberharcèlement.
Dans son dernier rapport publié mercredi dernier, le CCDH a pointé les légèrement du réseau social californien dans sa gestion du cyberharcèlement dont son victimes ses utilisatrices. Sur 253 personnes identifiées, près de 90 % n’ont pas été inquiétés après avoir envoyé des messages agressifs à cinq femmes célèbres ayant participé à l’étude.
L’ONG britannique a mis en avant le manque de mesures prises par le réseau social afin de protéger ses membres, et particulièrement les femmes, d’après le Washington Post.
Intitulée « La haine cachée », l’étude s’est consacrée aux messages reçus par cinq femmes à forte notoriété, parmi lesquelles l’actrice Amber Heard ou encore les journalistes Sharan Dhaliwal et Byrony Gordon. Au total, 8 700 messages privés ont été analysés et 253 harceleurs ont été identifiés par les principales intéressées.
Insultes sur leurs physique, menaces et évidemment, photos pornographiques : tout le florilège des harceleurs s’est retrouvé dans les « DM » des cinq célébrités. Mais parmi les expéditeurs, seuls 26 ont fait l’objet de mesures de la part d’Instagram. Les 227 restants, soit 90 % d’entre eux, n’ont pas été inquiétés. À titre d’exemples, la journaliste Sharan Dhaliwal aurait reçu 120 messages suggérant des actes sexuels en l’espace de huit jours tandis que Byrony Gordon a été moquée sur son poids. Amber Heard a quant à elle déposé plainte après avoir reçu de nombreuses menaces de mort.
Interrogé par le journal américain, le président du CCDH a déploré « une situation qui dénigre la dignité des femmes et leur liberté à profiter des espaces numériques sans devenir des victimes » avant de mettre en avant « une épidémie de misogynie dans les messages privés de ces femmes. Meta et Instagram doivent faire passer la sécurité de ses utilisateurs avant leurs propres profits ».
Pour lui, « Instagram a choisi de se ranger du côté des agresseurs en créant, malgré eux, une culture de l’impunité, où leurs actes n’ont aucune conséquence », cite le Washington Post.
Pourtant, les messages relevés ont à chaque fois été signalés aux modérateurs du réseau social. La plupart des utilisateurs incriminés ont quand même pu rester actifs sur la plateforme.