Le poste de ministre des Affaires étrangères requiert un minimum de retenue, de discrétion, et surtout la faculté de bien réfléchir à ce que l’on déclare, car la diplomatie est une activité subtile qui tient à l’emploi choisi et précis, de mots et de phrases. Pour l’avoir certainement un peu oublié, le bouillonnant ministre des Affaires étrangères Britanniques, est obligé d’appeler son homologue iranien pour demander la libération d’une citoyenne irano-britannique, et ainsi atténuer les effets d’une déclaration et des propos jugés préjudiciables à son cas par sa famille et son employeur.
Les faits sont assez simples, et hélas terribles dans leurs conséquences. Le chef de la diplomatie britannique a tout simplement déclaré devant une commission parlementaire, que Nazanin Zaghari-Ratcliffe, 38 ans, formait des journalistes en Iran lors de son arrestation le 3 avril 2016. En cela, il contredit les arguments de ses proches et des défenseurs de la jeune femme, qui expliquent inlassablement que celle-ci était « en vacances » dans le pays et que de toute façon, elle n’exerce que pour le compte de Thomson Reuters Foundation, une organisation caritative.
Du coup, la déclaration du ministre donne de l’eau au moulin à l’accusation de Téhéran. En effet, Nazanin Zaghari-Ratcliffe avait été condamnée en septembre 2016 à cinq ans de prison pour participation à des manifestations anti-régime en 2009, ce qu’elle nie. Elle risque de voir sa peine rallongée de 16 ans après de nouvelles accusations portées par le régime iranien en octobre, pour lesquelles elle a comparu samedi devant un tribunal.
Dans cette affaire, il est clair que dès le début, le Foreign office, dirigé par Boris Johnson, ne faisait pas de gros efforts. Il semblait clairement gêné par la situation, de Nazanin Ratcliffe et d’autres binationaux dont Kamal Foroughi, 79 ans, qui sont sans doute utilisés pour faire pression sur le gouvernement britannique.