Sympathique petit jeu vidéo des années 2000, nous avions un petit peu oublié « Animal Crossing ». Mais le confinement a donné une nouvelle jeunesse à ce délicieux jeu Nintendo au design enfantin et à l’ambiance bienveillante.
2,6 millions d’exemplaires en dix jours : lors de sa sortie le 20 mars dernier, Animal Crossing « News Horizons », nouvelle version de la licence, a pulvérisé tous les records au Japon. Même tendance en Europe ou aux États-Unis, où le jeu rafle tous les records des ventes. Une surprise dans le monde du jeu vidéo. Car si le jeu avait ses fans, il était depuis sa création il y a une vingtaine d’années dans l’ombre des géants « Pokemon » ou « SuperMario ».
Le principe est simple, quasi enfantin : dans un univers bienveillant, presque naïf, le joueur (ou plutôt son avatar) construit sa maison, décore son île, vaque à ses occupations (pêcher à la ligne, jardiner…), se promène, visite des musées… tout en relevant des défis lancés par ses voisins (de charmants animaux anthropomorphes). En réseau, c’est aussi l’occasion de rencontrer ses amis et visiter mutuellement leurs demeures.
Un jeu de confinement ?
Avec le confinement, le jeu a pris une nouvelle dimension. Car si son univers édulcoré pouvait rebuter bon nombre de joueurs adultes, l’ambiance anxiogène provoquée par l’épidémie de Covid-19 et le confinement à domicile ont donné une nouvelle saveur à l’univers d’Animal Crossing. Selon le psychologue Thomas Gaon interrogé par le magazine Society : « Animal Crossing correspond bien à l’esprit du temps : on doit à la fois prendre soin de sa maison et s’adonner à des activités qu’on ne peut plus pratiquer dans la réalité ». Selon une étude de Twitter, « Animal Crossing » est même devenu le jeu vidéo le plus commenté sur le réseau social.
Il faut dire que depuis plusieurs mois, le jeu video était devenu un véritable phénomène de société. De nombreux opposants politiques hongkongais s’étaient ainsi réunis dans leur village virtuel pour protester contre la politique de Pékin. Au Japon, une partie des réunions organisées en télétravail se déroulent désormais sur le jeu. Et certains musées, comme le muséum d’Histoire naturelle d’Angers, proposent même leur propre version dans le jeu.
La frontière entre Animal Crossing et le monde réel devient plus floue, tout en maintenant un univers foncièrement bienveillant, coloré et enfantin. C’est probablement ce qui rend d’autant plus le jeu populaire en période de confinement où bon nombre de joueurs cherchent à s’évader en dehors de leur appartement vers des horizons plus doux.