À partir de ce lundi 30 août, la circulation des véhicules sera limitée à 30 km/h dans presque toute la capitale, exception faite pour le périphérique, les boulevards des maréchaux et quelques axes de circulation.
Dans le détail, le boulevard périphérique, que la municipalité voudrait faire passer à 50 km/h, restera limité à 70 km/h. Les boulevards de ceinture dits « des maréchaux », deux portions des quais de Seine, certaines voies des bois de Boulogne et Vincennes, quelques grands axes de l’Ouest parisien (Champs-Élysées, Foch, Grande armée, rue Royale), du XIIe (est) et du XIVe (sud) resteront limités à 50 km/h,
La mesure, prise en concertation avec la préfecture de police, vise d’abord à faire « baisser les nuisances sonores », aller vers une « ville moins bruyante » et à « adapter » la ville au changement climatique, a fait valoir l’élu écologiste David Beliard.
Une bonne idée ? Dans une ville où les nuisances sonores sont provoquées quasi intégralement par la clientèle des bars et des restaurants ou par les drogués dans le pire des cas, on cherche encore le rapport avec cette baisse de la limitation de vitesse, mais passons. Et ce qui concerne le réchauffement climatique, cet argument est quelque peu fort de café (bio et équitable) quand il provient d’un écologiste hostile au nucléaire, la plus efficace des énergies décarbonées.
D’ailleurs, à l’échelle des centrales à charbon chinoises ou allemandes, l’impact des quelques milliers de voitures circulant dans la ville de Paris ne doit pas peser bien lourd dans le réchauffement climatique. On se donne bonne conscience à peu de frais.
Est-ce pour autant une mauvaise idée ? Dans son communiqué, David Beliard a finalement avoué le véritable but de la mesure : « L’enjeu, c’est de diminuer la place de la voiture, ce qui passe par la baisse de la vitesse ». Une fois encore, on tente de réduire la place de la voiture dans Paris (objectif incontournable et indispensable pour une ville plus agréable à ses habitants) en rendant la vie impossible aux automobilistes, au lieu de proposer des alternatives sûres et ponctuelles en termes de transport en commun.
Cependant, la mesure a deux atouts, et non des moindres : d’abord, son impact sera très limité, étant donné que 60 % des rues et des avenues parisiennes sont déjà limitées à 30 km/h, et qu’il est franchement rare d’atteindre les 50 km/h dans les rues de la capitale en journée. De plus, c’est indéniablement un avantage considérable pour la sécurité : selon la ville de Paris, « Le risque de décès est 9 fois moins important à 30 km/h qu’à 50 km/h et les blessures sont beaucoup plus légères ».
Une bonne raison de se réjouir de cette mesure, aux impacts finalement limités, mais salutaires.