Le 25 mai en Irlande, ce sera jour de vote. Il ne s’agit pas d’élections, mais il va falloir se prononcer au cours d’un référendum et après des mois de débat, sur la légalisation de l’avortement. Il faut en effet rappeler, que L’IVG est actuellement interdite en Irlande, sauf en cas de risque mortel pour la mère. Il reste jusqu’ici, un crime passible d’une peine, allant jusqu’à quatorze ans de prison.
Le ministre de la Santé, Simon Harris, après l’annonce de la date du référendum a déclaré, « après des mois de débats politiques sur cette question, les Irlandais vont enfin pouvoir donner leur avis. On ne peut plus accepter que des milliers de femmes se rendent chaque année à l’étranger pour avorter, vous avez l’occasion de réparer cette erreur ». Pour le gouvernement, la tenue de ce référendum est une suite logique, car c’était une promesse du Premier ministre irlandais.
La question avait déjà été posée sous forme de référendum en 1983. Celui-ci, avait confirmé à 67 % des suffrages, l’illégalité de l’avortement. Le huitième amendement inscrit dans la constitution, avait donc garanti « le droit à la vie » de l’embryon, en tenant compte du « droit égal à la vie de la mère ». Il a cependant fallu attendre 2013, pour que soit ajouté le risque mortel pour la mère. Néanmoins, le viol, l’inceste ou la malformation du fœtus, ne sont pas reconnus comme raisons légales d’avorter.
Étant donné, que le recours à l’IVG est passible de prison, des milliers d’Irlandaises se rendent chaque année à l’étranger, principalement au Royaume-Uni, pour avorter légalement.
C’est une des raisons, qui ont poussé le Premier ministre Leo Varadkar, arrivé au pouvoir en juin, à recourir à un nouveau référendum. On peut y voir aussi une baisse d’influence de l’Eglise catholique, qui paye ainsi une série de scandales sexuels, et de pédophilie en son sein, qu’elle ne saurait voir.
Du coup, les sondages montrent que les Irlandais sont divisés sur la question, comme on peut s’y attendre, les jeunes y sont favorables, tandis que les plus de 65 ans y sont fortement opposés. Le dernier sondage donne le « oui » à 56 %, en recul de quatre points par rapport à la précédente enquête il y a deux mois, contre 26 % au « non » et 18 % d’indécis. Surtout, qu’en fond de scène, il est prévu la venue trois mois après le vote du pape François. Cela fait près de quarante ans qu’un Pape n’est pas venue en terre catholique d’Irlande.
Crédit photo : Francesco Patroncini