L’entreprise américaine Microsoft a détecté une attaque visant à saboter des systèmes informatiques de l’Etat ukrainien.
Le15 janvier dernier, Microsoft avait prévenu Kiev : les services de sécurité informatique de la firme américaine ont découvert une nouvelle attaque sur les installation réseaux de l’Etat ukrainien. Alors qu’une précédente attaque ayant eu lieu la veille s’en était pris aux sites internets des différents services gouvernementaux, celle-ci pourrait être plus grave, et viser les infrastructures web de l’Etat ukrainien.
Le logiciel malveillant détecté par Microsoft ressemble à un rançongiciel, ces virus qui paralysent des systèmes informatiques et demandent une rançon pour les débloquer. Sauf que c’est une diversion, précise la multinationale américaine, qui a pu analyser le logiciel : ce dernier vise à saboter purement et simplement des réseaux informatiques.
Microsoft explique avoir détecté ce logiciel malveillant à partir du 13 janvier, uniquement en Ukraine, « sur des dizaines de systèmes appartenant au gouvernement ainsi qu’à des ONG et à des organisations d’informations technologiques ». Plus inquiétant, l’entreprise précise que certaines des victimes sont des « agences gouvernementales remplissant des fonctions essentielles de l’exécutif ou des interventions d’urgence ». Les experts de l’entreprise américaine estiment enfin que seule une petite partie des victimes sont actuellement connues. Les conséquences concrètes de cette attaque n’étaient pas connues, dimanche, et Microsoft a déclaré ne pas être en mesure de savoir qui était derrière cette opération.
Pour Bruxelles, Kiev et Washington, il ne fait plus l’ombre d’un doute : c’est la main de Moscou qui préparerait une attaque militaire sur le terrain. Dimanche, le ministère de la transformation numérique ukrainien a affirmé dans un communiqué avoir des « preuves [montrant] que la Russie est derrière la cyberattaque » qui a visé ses sites Web. Ce sabotage « est une manifestation de la guerre hybride que la Russie mène contre l’Ukraine depuis 2014 », a assuré le ministère. L’objectif est « non seulement d’intimider la société », mais aussi de « déstabiliser la situation en Ukraine » en « sapant la confiance [de la population] dans le pouvoir », selon la même source. Le Kremlin a rejeté ces accusations.