Sous le feu des critiques pour son influence néfaste sur les mineurs, Instagram et sa maison mère Facebook tentent de montrer leur bonne volonté pour les protéger, avec une batterie de nouvelles mesures. Instagram avait déjà rendu les comptes des mineurs privés par défaut quand ils s’inscrivent.
Adam Mosseri, le patron du réseau social, a annoncé, mardi 7 décembre, une série d’améliorations de ses outils de protection des adolescents.
Aucune modification majeure annoncée, mais plutôt une série de changements à la marge, « pour que les jeunes soient encore mieux protégés sur Instagram ». L’application va notamment empêcher les utilisateurs de mentionner dans leurs publications des adolescents qui ne sont pas abonnés à leur profil. Elle avait déjà rendu les comptes des mineurs privés par défaut quand ils s’inscrivent.
Le réseau social va aussi proposer, en mars 2022, des outils pour permettre aux parents de protéger leur progéniture et de voir combien de temps leurs enfants passent sur l’application et instaurer des limites. Ils auront prochainement accès à un centre d’informations avec des tutoriels et des conseils d’experts.
Autre nouveauté, Instagram lance, sur tous les grands marchés anglophones, l’option « Fais une pause », qui suggérera aux utilisateurs d’arrêter pendant un moment de faire défiler des contenus sur l’appli. « Des études préliminaires montrent que quand les ados activent ce rappel, plus de 90 % le gardent actif ensuite », précise M. Mosseri dans un communiqué de l’entreprise.
Le patron a aussi annoncé l’apparition, en janvier, d’un nouvel espace au sein de l’application qui permettra aux adolescents de passer en revue toute leur activité sur Instagram, des contenus postés aux commentaires, en passant par les « likes », et éventuellement d’en supprimer une partie, afin de leur permettre de « gérer plus facilement leur empreinte numérique ».
L’image d’Instagram de Facebook a été largement ternie par la lanceuse d’alerte Frances Haugen, une ex-employée de Facebook qui a fait fuiter cet automne des documents internes qui montrent que les dirigeants avaient conscience de certains risques pour les mineurs, notamment pour la santé mentale de certaines jeunes filles confrontées, image après image, au mythe du corps féminin idéal.