Les trois groupes télévisuels française à l’origine de Salto (TF1, France Television, M6) viennent d’annoncer que leur plateforme de SVOD commune, sorte de « Netflix à la française », ne verrait le jour qu’en novembre 2020.
Amazon, Netflix, Disney, Apple… et France Television ? Dans la multiplication des offres de SVOD, ces derniers mois, l’une des moins médiatiques est aussi la plus « frenchy » : il s’agit de Salto, une plate-forme commune développée conjointement par les groupes TF1, France Television et M6.
Pour la télévision française, l’union fait la force !
Comme quoi, quand leur gâteau commun (la télévision « classique ») est attaquée de l’extérieur (par Netflix et les autres plateformes de SVOD concurrentes), les ennemis d’hier et d’aujourd’hui arrivent à s’entendre pour faire front ! Annoncée d’abord pour le premier trimestre 2020, puis pour septembre, le lancement de la plateforme sera finalement reporté à novembre 2020.
On présente parfois Salto comme un Netflix français. Ce n’est que partiellement vrai. La présidente de France Télévision, Delphine Ernotte, l’a d’ailleurs confirmé : le but de Salto est de devenir une plateforme de « complément » à d’autres plateforme SVOD. L’offre ne sera pas aussi riche que les mastodontes du secteur, et les tarifs devraient aussi être plus réduits. En revanche, elle ne sera en aucun cas financé par la redevance.
Salto est vraiment très loin du modèle de Netflix
L’un des atouts de Salto sera de proposer l’ensemble des épisodes des séries des 3 groupes télévisuels en intégralité, ainsi que certaines émissions emblématiques et disposant d’un fort pouvoir de rediffusion – plutôt Taratata ou Burger Quizz que la télé-réalité donc ! En cas de succès, TF1, France Television et M6 envisagent de fermer leurs services de replay et de les intégrer à la plateforme. Par ailleurs, le projet n’est pas fermé, et d’autres chaînes pourraient le rejoindre – Arte notamment.
Reste que les programmateurs n’auront pas les mains libres. Le cadre réglementaire de Salto impose en effet de nombreuses limites et contraintes : des émissions phares, fleurons du service public, comme Cash Investigation ou Plus belle la vie, demeureront des exclusivités de la télévision ; 40% des contenus proposés devront être extérieur aux catalogues des trois grands groupes, imposant des achats conséquents ; et Salto ne pourra pas être proposé directement via une box opérateur, uniquement via une application. Oui, Netflix est vraiment loin !
Un véritable parcours du combattant pour les créateurs de cette plateforme. Qui devrait, si elle veut avoir une chance de survivre, casser ses prix, au moins dans un premier temps. Et vous, serez-vous intéressés par une telle offre ?